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Gehinnom - Sins & Pleasure

Eibhlín Fallon

Fiche de personnage des Lilim et Lilioth

Eibhlín Fallon

Messagede Eibhlín Fallon » Ven 5 Nov 2010 23:21

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On peut dire de moi que je suis rigide. J’ai des principes, des règles auxquelles je ne déroge pas facilement. J’ai une ligne de conduite dont je ne dévie que rarement. Ce n’est pas pour autant que je manque d’humour, que je ne suis pas capable de sourire ou même de rire.
Je ne m’associe pas aisément aux autres, soyons franche. Je ne suis pas asociale mais reconnaissons que vous n’avez rien d’intéressants à mes yeux et que je ne pense pas être intéressante aux vôtres. Partant de ce point de vue, je ne vois pas pourquoi j’irais vers vous, fleur au fusil, ni pourquoi vous viendriez vers moi de même. Ne soyons pas amis ! Ne soyons pas intimes non plus. Moins vous en savez sur moi, moins j’ai à faire l’effort de vous connaître.

Autrefois, tout était simple. J’étais discrète bien que présente. Je passais inaperçue dans la masse, ne cherchant pas à être remarquée de quiconque et je pouvais dire que j’étais sereine. Les choses se sont légèrement compliquées, avouons-le. J’ai du sortir de ma réserve plus d’une fois, serrer les poings et élever le ton, ce qui ne me ressemble pas. J’ai du faire preuve de plus d’audace, de plus de violence aussi et ça a altéré quelque peu mon humeur générale. Je ne pensais pas changer, je n’ai toujours pas envie de changer, mais j’y suis contrainte sinon forcée et j’avoue que ça m’emmerde royalement. Parce qu’entre ce que je veux, ce que je peux et ce que je dois dire ou faire, je ne trouve aucun point de repère qui me permette de garder les idées claires et l’esprit léger.

Pourtant, certains traits me restent. Je suis réfléchie. Pas la peine d’essayer de me faire agir sur une impulsion ou un incitant, vous perdriez votre temps. J’aime savoir dans quelle soupière je vais mettre les pieds et à quelle sauce je risque d’être mangée. On n’est jamais trop prudent, surtout à cette époque, avec tout ces Elohim qui ratissent à la recherche de Nephilim. Sans compter ces humains qui vous voient comme une jolie petite chose fragile et menue qu’ils peuvent manipuler à leur guise sous les promesses les plus incongrues. Mais je m’égare, ce n’est pas le propos.

J’évite la compassion aussi. Perte de temps inutile, déboires assurés et trop de questionnements en perspective. J’ai appris à faire taire mes sentiments sur l’île de Gehinnom, je ne tiens pas à les voir ressurgir parce que je suis sur le continent. Je me répète mais encore une fois : Ne soyons pas amis et tant qu’à faire, ne soyons pas ennemis non plus. Cela m’emmerderait de vous avoir dans le collimateur et de voir rouge chaque fois que j’entends citer votre nom ou que je vous aperçois.

Je ne pense pas manquer de courage ni de résistance, sans quoi je ne serais pas là aujourd’hui. Mais ce qui vous vaut ma présence reste décidément mon bon sens. Quand vous réalisez que la bataille penche dangereusement du côté opposé au vôtre, si vous tenez à la vie, vous n’allez pas foncer comme une boule de bowling dans un jeu de quilles. Vous ramassez gentiment (et si possible discrètement) vos billes et vous vous repliez. C’est bien joli d’avoir des principes, de l’orgueil et d’être une brave fille mais face au pot de fer, le pot de terre ne pèse pas lourd et quand vous sentez que vous êtes d'argile, vous revoyez vos priorités.


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Regard gris envoûtant, cheveux brun foncé mi-longs, je possède un visage espiègle qui ment sur ma personnalité pour qui me rencontre pour la première fois. Je ne suis pas petite mais je ne suis pas une géante non plus et sans être prétentieuse, j’aie été gâtée par la nature pour ce qui est de la plastique. Le soleil et le sport (On ne se rend pas compte mais courir après des humains dans le désert de l’île, c’est du sport !!) entretiennent. Côté vestimentaire, j’avoue être quelque peu à la ramasse. Sur l’île de Gehinnom, c’était bustier et jupe de cuir ou de daim mais sur le continent, j’ai bien remarqué que les regards qui se portaient sur moi étaient dans le meilleur des cas, grivois, dans le pire des cas, choqués. Je me suis reporté sur les jeans que les autres femmes portent, des bustiers moins voyants ou des blouses, parfois des pulls, le tout dans des tons qui varient selon mes envies. Le plus compliqué pour moi ? Être sexy sans être voyante, être séduisante sans être vue. Avant de plaire aux autres, j’aime me plaire à moi-même et me sentir bien dans ce que je porte est un bon début.

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Je n’étais pas née que déjà, j’ai échappé à la mort. Car oui, mon histoire ne commence pas tout à fait au premier souffle que j’ai poussé mais quelques mois plus tôt, en 1649. A cette époque, les Irlandais se heurtaient aux Anglais et l’été de cette triste année, petite crevette de quelques centimètres dans le ventre de ma mère, il s’en est fallu de peu pour que la flamme qui me maintenait en son sein s’éteigne. Cromwell a débarqué à Dublin avec ses troupes et a massacré un tiers des nôtres durant cet été là. Sa survie (et donc la mienne), elle l’a due à un soldat anglais un peu moins enclin à tuer de l’Irlandais à tour de bras, un peu plus regardant quant à sa victime. Mais il ne s’est pas contenté de l’épargner. Il l’a caché et durant plusieurs semaines, il lui a évité d’être trouvée de ses compagnons, il lui a évité aussi de mourir de faim et de soif. Il n’a jamais donné son nom et elle ne lui a pas demandé. Il n’a jamais rien exigé en échange de son aide et elle ne lui a jamais rien proposé. Il faisait preuve de compassion, elle acceptait celle-ci mais s’il avait décidé de la livrer ou de la tuer, elle n’aurait sans doute pas été surprise car en femme avisée, elle savait que c’était le propre de l’homme que de sauver sa peau avant de sauver celles des autres, que d’être bon temps que la roue tournait dans un sens favorable mais de se montrer indifférent ou cruelle pour peu qu’elle tourne dans un autre qui l’était moins.

Lorsque les Irlandais furent vaincus et que leurs terres ont été données aux colons Anglais ou Ecossais, ma mère était déjà bien ronde. Mon père quant à lui était porté disparu, sans doute mort quelque part. L’Anglais retourna chez lui sans prévenir, ma mère retourna chez elle pour découvrir que sa maison ne lui appartenait plus. L’Ecossais qui y avait élu domicile toutefois ne la chassa pas, lui permettant de rester jusqu’à l’enfantement, s’attachant autant à elle au fil des semaines mais respectant son deuil comme son état. Le jour de ma naissance, ce fut lui qui l’assista, lui qui m’accueillie dans ses larges paumes et claqua mes fesses pour que je pousse mon premier cri. Il fut un père pour moi. Il fut un mari pour ma mère quand bien même il savait qu’elle ne l’aimait pas comme il pouvait l’aimer lui. Je ne dirais pas que j’ai eu une enfance heureuse et paisible, mais elle a été jalonnée de rires, de larmes, de bons et de mauvais moments, parfois de querelles et de cris, d’incompréhensions aussi. J’aurais du être mariée à 16 ans, avoir mon premier enfant dans la foulée et une multitude d’autres par la suite, mourir à moins de 30 ans dans un corps épuisé de ses grossesses successives comme du labour des champs mais mon père était un homme de principes, un homme juste et bon qui regardait au-delà des apparences, au-delà du bœuf ou de la chèvre qu’on lui proposait en échange de sa fille.

J’aurais du être mariée à 20 ans, épouser ce jeune homme pour qui mon cœur s’était attendri, avec lequel je me voyais partager ma vie, fonder une famille et vieillir un peu mais là encore, le destin en a décidé autrement, me l’enlevant quelques jours avant la noce dans un accident aussi brutal que banal. Je garde encore le souvenir de son corps écrasé par le poids de la carriole alors qu’il tentait d’en réparer une roue désaxée. C’était pourtant un acte tout simple qu’il avait maintes fois accompli mais ce jour là, la roue ne tournait pas en sa faveur. Je le vois porter en terre dans son linceul immaculé, le pasteur plaçant son âme entre les mains du Seigneur Tout Puissant, sa mère et ses sœurs pleurant à chaudes larmes. Je ressens encore la pression de la main de mon père sur mon épaule, devinant que malgré mon stoïcisme, je souffrais de sa disparition. Aucun mot n’aurait su m’apporter de réconfort, me soulager de cette perte. Seul le temps a pu la soulager, l’atténuer mais sans jamais parvenir à l’effacer complètement.

« Si cela ne peut être lui, je n’épouserais personne ! » Je ne sais encore aujourd’hui pourquoi mon père a accepté d’entendre ma prière et refusé tous les prétendants qui ont frappé à sa porte mais je lui en serais éternellement reconnaissante. Au bout de deux ans, je n’étais plus mariable de toute manière, jugée trop vieille par les mères, trop indépendante par les pères, trop farouche par les fils. Une femme doit rester à sa place et obéir, tenir sa maison, élever ses enfants et ne jamais se refuser à son mari. Cet habit était trop étroit pour moi, je n’y entrais pas. J’aurais pu finir vieille fille, mourir de fatigue à un âge avancé en fin de compte, me dire que je n’avais aimé qu’une fois et que je n’avais pas eu l’audace d’aimer jusqu’au bout. C’était sans compter sur un homme à l’aura étrange qui débarqua de nulle part sans crier garde. Il s’est installé à l’écart du village, dans un vieux cottage en ruine qu’il a entreprit de retaper, se mêlant peu aux villageois. Les hommes le regardaient avec méfiance, les femmes, de la plus vieille à la plus jeune, avec beaucoup trop d’intérêts. On ne savait rien de lui, ni d’où il venait, ni qui il était et la raison pour laquelle il s’était installé là plutôt qu’ailleurs. Personne ne le lui demandait et temps qu’il ne dérangeait personne, sa présence était tolérer à défaut d’être appréciée. Je ne m’y intéressais guère plus qu’à travers les rumeurs qui se murmuraient au village, les oubliant aussi vite qu’elles me parvenaient. Je n’envisageais pas d’aller le voir de plus près, ne comptais même pas le croiser un jour à dire vrai, et cela se serait passé ainsi sans les festivités de la St-Patrick.


Cette nuit, le vin et le whisky coulaient à flot et au centre du village, un grand brasier s’élevait vers la voûte obscure parsemée d’étoiles. Les musiciens avaient sorti cornemuses, flûtes et violons pour nous égayer la soirée d’airs entraînants ou de chants irlandais. En ronde, femmes et enfants, jeunes ou vieux dansaient, riaient avec insouciance. Personne n’aurait manqué la fête. Personne ne serait resté chez lui à se lamenter sur son labeur. L’étranger aussi était descendu jusqu’au village. Méfiants jusqu’alors, les hommes l’accueillirent comme un ami qu’ils n’avaient vu depuis longtemps, lui servant whisky, lui tapant dans le dos cordialement, évitant les sujets qui fâchaient aussi. Le temps s’écoulait sans emprise sur les villageois et si ce n’était les mères qui rentraient avec leurs marmailles pour les coucher, laissant leurs hommes cuver à leur gré, la nuit se serait achevée et le jour levé sans qu’aucun ne se dise que le temps courait. Je croisais le regard de cet homme posé sur moi à plusieurs reprises mais tentais de ne pas m’y attarder, essayais de ne pas m’en émouvoir non plus.

De loin, résister à l’attirance qu’il inspirait était facile mais quand sa main effleurait la mienne alors que je passais non loin de lui, quand ce contact fugace éveilla en mon sein une sensation, un désir fulgurant, j’eus beaucoup plus de mal à y rester indifférente, à ne pas chercher son regard à mon tour. L’aube approchait et ceux qui n’étaient pas rentrés dormir dans leurs lits s’étaient affalés à même le sol, utilisant la cuisse ou le bras d’un autre en guise de coussin pour rendre leurs sommeils plus agréables. Quelques irréductibles terminaient les jars de whisky ou de vin sans plus prêter attention à rien. Je décidais de rentrer mais ne prenais pas la direction de la demeure de mon père, remontant le chemin qui menait au cottage de l’étranger. Plus d’une fois, j’ai songé que c’était une erreur de jugement ou encore une folie que de penser à s’offrir à lui. Plus de dix fois, je me disais que j’étais trop vieille pour découvrir le plaisir des sens, pour plaire. Mais chaque fois, je croisais son regard en me retournant, le voyais se rapprocher à chaque pas et tout le reste s’envolait.

Face à la porte, j’hésitais et c’est sa main qui trouvait la mienne pour me guider à l’intérieur. Cette nuit alla au-delà de toutes mes espérances, de tout ce que je pouvais imaginer allongée seule sous mes draps en repensant à mon fiancé. Jamais baisers et caresses ne m’avaient emportée et laissée affamée comme les siennes. J’avais attendu la douleur lorsqu’il s’était présenté entre mes cuisses. Elle se dissipa si rapidement qu’encore aujourd’hui, je me demande si elle a été réelle, laissant place à une félicité indicible. Pas un centimètre de ma peau n’est resté inexploré durant cette nuit et lorsque le plaisir pris explosa littéralement en mon sein, je me sentais à la fois vidée et épanouie, bénissant cet homme pour ses instants, ces découvertes incroyables aussi. Lorsque plusieurs heures plus tard, je soulevais une paupière et croisais son regard d’un bleu profond, je m’attendais à ce qu’il me chasse sans autre forme de procès. Au lieu de quoi, il écartait une mèche de cheveux qui me tombait sur les yeux et me souriait en déclarant vouloir me parler de quelque chose d’important. Je me redressais sur le matelas, attirant le drap par pudeur sur moi, et l’écoutais avec attention me parler de lui, de ce qu’il était, de ce qu’il pouvait faire aussi. Mon visage n’exprimait rien mais intérieurement, j’étais convaincue qu’il avait bien trop abusé du whisky au cours de la nuit et que son esprit fabulait. Son délire s’axait sur moi, sur les heures que nous avions passé ensemble et ce qu’elles avaient changé aussi. Lorsqu’il me demandait si j’avais compris, j’acquiesçais d’un mouvement de tête mais n’en pensait pas moins qu’il avait une imagination débordante.

Instinctivement, je décidais de ne pas le contrarier, de faire mine de le croire plutôt que de lui faire entendre raison. A quoi bon gâcher par une querelle stérile les délicieux souvenirs qu’il m’avait offert à chérir pour les années à venir. Je rentrais chez moi, m’attendant à des questions et des remontrances de la part de mon père mais il ne demanda rien, ni au retour ni plus tard, portant sur moi un regard bienveillant comme toujours. Les nuits qui suivirent ressemblèrent à la nuit de la St-Patrick. Dans le lit de mon amant, j’apprenais l’art du plaisir à deux, la sensualité et la luxure sans pour autant croire aux couleuvres qu’il tentait toujours de me faire avaler. Frustré ou vexé, je l’ignore toujours, il a décidé de me prouvé la véracité de ses propos, saisissant une lame dont il me coupa la paume d’une main. Sur l’instant, affolée, je bondissais du lit en le traitant de tous les noms et cherchais un chiffon pour épancher le sang. Quand mon regard glissait sur ma paume, je restais muette de saisissement en constatant que la plaie se résorbait peu à peu, ne laissant pas même un sillon en guise de trace. Je sens encore la pression de sa main sur mon épaule et l’entend encore me murmurer à l’oreille que j’étais comme lui, Nephilim. J'avais 28 ans, j'étais vieille fille et Ange Déchu.

Les jours et les semaines qui suivirent, je l’assommais de questions sur ce que nous étions, d’où nous venions, sur le pourquoi et le comment de mes véritables origines. Je cherchais aussi à comprendre pourquoi ceux qu’il nommait Elohim voulaient tant notre extinction. Il me répondait avec patience, essayant d’être clair dans ses explications, de les rendre à ma portée, conscient que les défauts de mon érudition étaient dus à la vie qui avait été la mienne jusque là autant qu’à mon récent éveil. Dans le même temps, je découvrais mon premier pouvoir et apprenais à le maîtriser avec ou sans son aide selon les moments. Lorsqu’il décida de s’en aller, je ne cherchais pas à le retenir. Il me conseilla de quitter le village, d’explorer plus que les vertes vallées d’Irlande et de m’instruire aussi. Dans une lettre qu’il avait écrite, il me recommandait à un Lilim de sa connaissance, lui demandant de veiller sur moi quelques temps et de faire en sorte que je sois capable de traverser les époques sans difficultés. Je n’ai pas suivi le conseil tout de suite pourtant, restant auprès de mes parents encore quelques années. Ce n’est que lorsqu’ils furent morts tous deux que je décidais de gagner l’Ecosse pour trouver ce Lilim à Edimbourg.

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Je n’aurais sans doute pas pu arriver à un meilleur moment que celui-là. C’était ce que Colum pensait en tout cas. Jacques VII, roi catholique, venait de prendre la succession de son frère sur le trône d’Angleterre et d’Ecosse mais le climat était plus calme que ce qu’il avait été les années précédentes. Colum était scribe à la cour d’Ecosse. Il avait pour charge de relater par écrit les faits importants durant les réunions protocolaires, de rédiger les Edits du roi ou encore la correspondance de celui-ci. Il m’apprit à lire et à écrire dans un premier temps, m’amena avec lui dans la cour en me faisant passer pour sa sœur, récemment veuve. Le monde que je découvrais me dépassait, m’émerveillait souvent, me glaçait le sang souvent. Traîtrises, pouvoirs, avarices, cruautés, soumissions et autres étaient monnaie courante à la cour. C’était à celui qui tirerait la plus la couverture à lui, à celui qui lècherait les bottes et ramperait le mieux, le plus longtemps. Par contre, c’était un endroit rêvé pour récolter de l’orgone à satiété. Tous catholiques qu’ils soient dans les murailles de Holyrood, ils n’en étaient pas moins avides de plaisirs et ma pseudo condition de veuve tout comme mon apparence bien faite me valait nombre de courtisans qui grattaient à ma porte une fois le soleil couché. Mais la guerre n’était jamais loin et lorsque la reine enfanta d’un garçon, mettant ainsi en péril la fragile tolérance entre Catholiques et Protestants, elle éclata à nouveau. Lorsque Jacques VII fuit l’Ecosse, Colum me conseilla de quitter l’île Britannique pour la France, déclarant que pour des êtres comme nous, qui ne vieillissaient pas au même rythme que les humains, il était préférable de se faire discret quelques temps dans un pays et d’y revenir plus tard sans éveiller les soupçons.

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De la France en passant par l’Espagne, l’Italie ou encore l’Autriche et la Russie, je découvrais les grandes cours d’Europe, réalisais qu’elles se ressemblaient toutes dans le fond mais que les Nephilim étaient nombreux et partout, que derrière chaque grand de ce monde se cachait toujours dans l’ombre un immortel pour le conseiller ou le guider et qu’il en allait de même pour moi. Lorsque je regagnais l’Ecosse en 1743, je maîtrisais le français, l’anglais, le russe, l’allemand, l’italien et l’espagnole avec plus ou moins d’aisance. Je pouvais écrire et lire dans chacune de ses langues. J’avais aussi rencontré des humains étonnants, érudits et philosophes, poètes et écrivains. Je n’étais plus la jeune femme gauche et réservée qui venait de quitter sa campagne natale. Je n’étais plus cette petite chose insipide, sans conversation et sans esprit qui peinait à aligner trois mots quand on lui posait une question. J’aurais pu rester sur le continent sachant ce qui se préparait dans l’ombre mais j’étais curieuse de voir comment les évènements tourneraient en Ecosse lorsque Charles Edouard Stuart tenterait de reprendre le trône. Je n’étais plus protestante non plus, m’adaptant à toutes les religions en fonction du pays dans lequel je résidais, tantôt fervente catholique, tantôt orthodoxe ou presbytérienne.
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Je retrouvais Colum à la cour, passé de scribe à conseiller d’un lord Ecossais, toujours aux aguets. Ni lui ni moi n’avions véritablement consciences de ce qui allait se produire, des conséquences que cela aurait pour nos compatriotes humains mais nous voulions être là et voir… et nous avons vu ce que l’insouciance et l’immaturité de la jeunesse pouvaient provoqués sur tout un peuple. Pour quelques victoires, ce fut un massacre, une extermination. Et sur le champ de bataille de Culloden, je fis une nouvelle découverte. Les Nephilim n’étaient pas les seuls à œuvrer dans le monde. Des Elohim aussi se tenaient derrière certains hommes puissants et guidaient leurs bras. Colum y a laissé sa vie et son âme sous la lame de l’un d’entre eux. Je dois la conservation de la mienne à son intervention. Je n’ai pas attendu de me retrouver face à un autre Elohim pour fuir les combats et trouver le moyen de quitter l’île Britannique définitivement cette fois.

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La France fut à nouveau ma terre d’asile pour un temps. J’évitais pourtant la cour cette fois, préférant me fondre dans la masse populaire et rester discrète. N’ayant pas de fortune personnelle, je travaillais pour manger et me loger. Quelques mois dans les champs durant les récoltes avant de rencontrer une autre Lilim, pourvoyeuse de plaisirs auprès des humains. L’orgone étant une nécessité pour nous, je ne voyais aucune objection à l’obtenir tout en me vendant au plus offrant. J’y gagnais sur tous les plans, emmagasinant de l’argent, récoltant de l’orgone et ayant encore du temps sur le côté pour m’instruire.

Le siècle des Lumières. L’expression n’était pas volée. Philosophie, littérature, poésie, peinture, géographie, politique et autres se débattaient dans des petits cénacles privés et Rose, la Lilim pour laquelle je travaillais, possédait le sien. Si elle maintenait « ses filles » dans une relative ignorance, il n’en allait pas de même pour moi. Sans doute parce que j’étais de sa race, peut-être parce que je lui rapportais bien plus d’argent que les autres filles aussi. Être Nephilim avait des avantages certains pour pratiquer ce métier. Jamais fatiguée, jamais malade ni porteuse de quelconques germes, toujours disposée à partager sa couche, libérée de toute fausse morale aussi et jamais indisposée par des menstruations douloureuses. Chacune de nous y trouvait raison de se satisfaire de l’association avec l’autre. Environs tous les dix ans, je prenais soi-disant ma retraite pour quelques temps et attendait qu’elle me rappelle pour revenir travailler pour elle.C'est au cours de l'une de ses absences que je me découvrais un second pouvoir et profitait de mon temps libre pour apprendre à m'en servir. Il m’est difficile de savoir si j’aurais pu faire cela éternellement, la question ne s’est jamais posée en ces termes. La révolution française à éclatée et plutôt que d’y assister, j’ai choisi de m’exiler à nouveau, plus riche toutefois qu’à l’arrivée une quarantaine d’années plus tôt.

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L’Amérique fut mon nouveau refuge. L’Indépendance du pays venait d’être votée et les Etats s’unissaient les uns aux autres, se libérant définitivement du vieux continent. Il y eut bien encore quelques guerres mais contrairement à celles que j’avais pu voir, celles-ci se tenaient sur la mer ou dans des états loin de ceux que je traversais. Je ne m’attardais jamais plus de dix ans au même endroit, veillant à ce que mon éternel célibat n’attire pas trop l’attention et à ne pas abuser inutilement de mes pouvoirs non plus. J’ai assisté de loin à la marche vers l’Ouest, à l’esclavagisme négrier et son abolition, à l’extermination des Indiens et la Ruée vers l’Or aussi. J’ai vu aussi l’industrialisation, le premier train à vapeur capable de relier l’Est à l’Ouest américain. L’avantage de vivre dans ce pays, c’est que vous n’avez qu’à changer d’état pour ne pas attirer l’attention. Deux d’entre eux m’ont particulièrement plu et marquée davantage que les autres.

Le Texas d’abord et la ville d’Abilène. Chaque année se tenait une grande foire aux bestiaux. Bœufs, veaux, génisses, chevaux, cochons et autres étaient entassés dans de vastes parcs en attendant d’être vendus. La ville s’animait durant plusieurs semaines avec la présence de Cowboys venus de tous les coins du pays. J’y ai croisé plusieurs Lilim, hommes et femmes. J’y ai aussi appris à monter à cheval ou encore à me servir de pistolets ou de fusils. L’un d’entre eux m’a fait remarquer que ce n’était pas parce que j’étais une Nephilim que je ne devais pas savoir me défendre comme un être humain, qu’au contraire, c’était un atout si je venais à manquer d’orgone pour utiliser mes pouvoirs. Dès lors, j’ai suivi son conseil et me suis acoquiner avec des gens parfois peu recommandables pour apprendre à me défendre aux poings comme avec une arme. J’étais bonne élève et j’avais surtout d’excellents réflexes, une rapidité et une endurance supérieures qui me permettaient de retourner une situation en ma faveur.

Le Colorado ensuite. A perte de vue, des vallées et des montagnes qui parfois me rappelaient mon Irlande natale. Les colons avaient emportés dans leurs bagages des airs oubliés, l’art de distiller du bon whisky et de fermenter la bière aussi. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais en phase avec un endroit, je m’y sentais bien et aspirait à y rester plus longuement. Je savais que cela ne serait pas possible au-delà d’une certaine limite mais j’aimais cet état et m’y installais, allant jusqu’à y acheter une petite maison et les terres qui l’entouraient pour avoir la paix. Quelques poules, une chèvre, un chien et un chat complétaient mon tableau et pour six ans, une sérénité qui ne trouvait son égal que dans le souvenir de mon enfance. A une exception près toutefois. Parce que si les femmes s’étaient quelque peu émancipées au fil des années, si elles ne se mariaient plus à 16 ans comme cela avait été le cas, il était toujours mal vu d’être célibataire ou même veuve et d’être dépositaire de sa propre vie. Je me découvrais un troisième pouvoir alors que j’atteignais mon second siècle et peinait davantage à le contrôler que les deux premiers, celui-ci se manifestant parfois de manière intempestive sous l’irritation.

A 28 ans d’apparence, je n’étais donc plus considérée comme une vieille fille mais comme une jeune veuve et mon cas suscitait la compassion des vieilles matrones de la ville la plus proche. J’étais invitée à prendre le thé, à me confier et devait m’inventer une vie de femme mariée. Pour celle-ci, je piochais dans mes souvenirs, rêvant à voix haute de la vie qui aurait été la mienne en compagnie de mon fiancé. Pour son décès, je n’avais pas à mentir, utilisant de manière appropriée les circonstances dans lesquelles je l’avais perdu. Elles m’appréciaient et s’étaient mises en tête de me trouver un second époux, choisissant parmi les jeunes ou moins jeunes hommes de la région les plus vigoureux pour pouvoir « me rendre heureuse ». Au début, je protestais, voulant la paix. Au fur et à mesure, je m’en amusais et tentais de deviner vers lequel de ces messieurs leur choix se porterait afin de les déjouer. Capricieuse ou trop mielleuse avec les uns, trop timide ou trop autoritaire avec les autres, tantôt frigide tantôt libertine, je m’arrangeais pour être le contraire de ce qu’ils pouvaient espérer et conserver ma tranquillité. Mais le temps passait trop vite et ne se marquait pas assez sur mon visage. L’heure était venue une fois de plus de plier bagages.

J’en avais entendu parler maintes fois sans jamais songer à m’y rendre ne serait-ce que par curiosité. Par le Lilioth qui m’avait éveillé d’abord. Il la présentait comme un lieu détestable, comme un endroit qu'il valait mieux éviter autant que possible et bien qu'il m'en parlait, me conseillait tout autant de ne pas y mettre les pieds. Par des Lilim qui j’avais croisé aussi. Ils en parlaient comme d’un havre de paix par lequel nous pouvions transiter ou nous sédentariser, où nous pouvions laisser libre-court à notre nature sans attirer l’attention. Le moment me semblait venu de découvrir cette île pour Nephilim, de voir par mes propres yeux si elle existait.

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Trouver une île qui n’est représentée sur aucune carte n’est pas chose aisée. J’ai quitté les Etats-Unis pour regagner l’Europe et j’ai d’abord été frapper à la porte de Rose pour savoir si elle avait des informations sur l’endroit où Gehinnom se situait. Je me suis attardée en sa compagnie, acceptant de redevenir pour quelques mois l’une de « ses filles », découvrant les changements qui s’étaient produits dans ce pays mais aussi dans ceux qui l’entouraient. Elle était loin la grandeur et il était révolu le faste des cours monarchiques. La France était devenue une République, la Flandre du passé s’était muée en une monarchie sous le nom de Belgique mais si un roi y régnait encore, il devait désormais s’en remettre à son parlement pour toutes les décisions à prendre. La paix était revenue sur le royaume britannique et la seule guerre qui persistait encore dans les îles étaient celle qui séparait encore et toujours les Catholiques et les Protestants d’Irlande. Rose disait souvent que les humains ne savaient faire que la guerre et que d’autres viendraient. Elle ajoutait aussi que c’était dans leur nature que de se malmener les uns les autres, de convoiter ce que possédait son voisin, de vouloir toujours plus de pouvoir, de puissance et de gloire. J’aurais aimé pouvoir lui donner tord mais j’avais trop vu les humains se battre et s’entretuer au lieu d’essayer de se comprendre pour ne pas approuver son point de vue.

Il nous arrivait parfois de parler des Elohim aussi, de leur implication dans les guerres que nous avions traversé au cours des trois derniers siècles. Comment ignorer que si certains Nephilim étaient derrière celles-ci, les Elohim n’étaient pas plus des Anges que nous puisque ils se servaient de même des Humains. Rose pensait qu’ils essayaient de nous atteindre à travers ces agissements, que pour eux, les humains ne représentaient que des pions sur un vaste échiquier, des pertes négligeables. L’avenir devait lui donner raison mais elle comme moi étions bien loin d’imaginer à quel point ce serait avéré. J’avais continué mes recherches pour situer Gehinnom et avait fini par découvrir où la trouver. Je faisais mes au revoir à Rose et me rendait sur celle-ci, appréhendant ce que j’allais voir, ceux que j’y croiserais aussi.



Décrire ce que je ressentais en abordant les côtes de l'île, en posant le pied sur cette île et en marchant vers ce palais d'ocre qui se dessinait n'est pas chose aisée. De la crainte sans doute, ne sachant pas si je serais acceptée ou non sur l'île, s'il fallait avoir été invitée ou bien si chaque Nephilim pouvait débarquer à sa guise. Du doute certainement, me demandant si je m'adapterais à cet endroit, si je m'y sentirais assez bien pour vouloir y rester ou si au contraire, je ne risquais pas de vite m'en lasser. De l'excitation tout de même à l'idée de découvrir l'endroit, de rencontrer peut-être ceux que l'on présentait sur le continent comme nos souverains, Lilith et Samael. De la curiosité aussi, l'envie de côtoyer d'autres êtres qui comme moi avaient été éveillés depuis peu ou plus longtemps, l'envie de savoir comment ils s'étaient débrouillés ensuite. Si mon arrivée ne posa aucun problème et si l'endroit était fort plaisant, les jours se suivaient néanmoins et se ressemblaient rapidement. Ce que l'on gagnait en liberté d'action, on le perdait malheureusement en inertie. J'observais et j'écoutais, entendant parler de clans, de pouvoirs, de rébellion et autres. Ici comme ailleurs sur le continent, il existait aussi des intentions nébuleuses, des envies frustrées, des orgueils malmenés et des droits bafoués. La seule différence à mes yeux était que tout cela se situait entre Nephilim et que les Humains étaient relégués au rang d'esclaves.

Les mois et les années couraient. Une nouvelle guerre éclatait sur le continent, beaucoup plus importante et invasive que tout ce que le monde avait connu jusque-là. Certains Nephilim partirent tandis que d'autres arrivèrent. Si j'avais pu craindre que l'île puisse être la cible d'une attaque, j'apprenais qu'elle était défendue à l'extérieur par un puissant sortilège qui la rendait indétectable aux Humains comme aux Elohim. J'apprenais aussi qu'elle était défendue de l'intérieur par une communauté constituée essentiellement de femmes et diriger par une dénommée Kyla. Si certains clans m'avaient attiré sans que j'ose jamais les approcher, j'étais véritablement intriguée par les Skaldmeyjar et je décidais d'en savoir plus sur cet ordre, sur leurs fonctions, leurs raisons d'être. Je discutais avec quelques-unes d'entre elles pour en comprendre le fonctionnement, la hiérarchie, la politique aussi. Avant de prendre une décision qui pouvait s'avérer irréversible, je voulais savoir où j'allais mettre les pieds, à quoi je pouvais m'attendre et ce que je pouvais en retirer aussi. Mais il ne suffisait pas de le vouloir pour intégrer les Skaldmeyjar. Il fallait aussi prouver qu'on avait les capacités et mériter d'y avoir sa place.

Sûre de moi et de mon choix, j'en ai fais la demande à Kyla. Elle m'a écouté et a décidé de me tester dans un premier temps. Si mes aptitudes étaient réelles, mes lacunes étaient énormes et elle déclarait sans prendre de gants que si je voulais faire partie des Skaldmeyjar, j'allais devoir m'entraîner durement avant de le pouvoir. A partir de cet instant et pour les douze années qui suivirent, pas un seul jour ne s'écoula sans que je ne passe par la cour de la Tour Pourpre pour apprendre à manier des armes, à me battre à mains nus, à rester concentrée à tout instant. Kyla ne faisait aucun cadeau aux éventuelles recrues. Il n'y avait pas de traitement de faveur, pas de "ce n'est pas grave" ou de "cela ira mieux demain". Elle ne vous laissait aucun répit, vous poussait à bout de vos forces, vous brisait pour vous rendre plus forte, plus rapide, plus farouche aussi. Elle attendait de vous que quel que puisse être votre état physique ou mentale, vous continuez à vous battre comme si votre vie en dépendait, comme si la sienne devait en dépendre aussi. Et c'est seulement quand elle vous jugeait enfin apte à intégrer ses troupes que vous commenciez le véritable entraînement.

Si je croyais avoir souffert et mériter d'être acceptée, je réalisais assez vite (et croyez-moi, c'est une excellente chose) que pour Kyla, toutes ces années n'avaient été qu'un échauffement et que les choses sérieuses commençaient seulement. Il n'était pas question d'avoir de voleuse d'âme tant qu'elle ne le déciderait pas, pas question d'utiliser ses pouvoirs pour se sortir de situations si elle ne vous en donnait pas l'ordre. Elle vous apprenait à vous dépasser, à vous élever au-dessus du Lilim que vous étiez pour faire de vous une combattante, pour faire de chaque partie de votre corps une arme redoutable mais aussi pour faire de votre esprit une véritable machine à penser, à anticiper. Elle n'hésitait pas à vous bousculer, à vous pousser jusque dans vos derniers retranchements, à se servir de vos peurs les plus enfouies et vous faire entrevoir la mort si cela pouvait vous servir pour vous endurcir. A ses yeux, vous deviez être capable de vous défendre et de vous battre sans orgone. C'est seulement à ce prix que l'entraînement se poursuivait avec des armes et vos pouvoirs. Là encore, aucun cadeau, aucune retenue non plus. Vous rendiez coup pour coup et quand vous n'en pouviez plus, que vous préfériez encore la mort à l'effort, vous aviez plutôt intérêt à faire taire vos états d'âme pour continuer à vous battre.

Mais la partie physique n'est qu'une face de son entraînement. Le rôle des Skaldmeyjar ne s'arrêtait pas à la défense de l'île et de ses résidents. Vous appreniez toutes les techniques possibles et imaginables pour torturer, pour affaiblir le corps et l'esprit d'un humain, d'un Lilim aussi. Vous appreniez à ne plus ressentir aucune pitié, à ne plus éprouver la plus petite once de compassion pour celui que vous deviez interroger, le but étant d'obtenir des informations, des révélations dont pouvaient dépendre la sécurité des Nephilim. Lorsque vous enfiliez votre tenue de Skaldmey, vous abandonniez tout ce qui vous distinguait des autres Skaldmeyjar. Vous n'étiez plus une individualité mais le maillon d'un tout. Si vous faillissiez, ce n'était pas seulement vous que vous mettiez en danger mais tout la chaîne. Treize ans, c'est le nombre d'années supplémentaires dont j'ai eu besoin pour être une Skaldmey à part entière et obtenir ma voleuse d'âme. Je n'étais pas portée sur la torture, je n'en éprouvais aucun plaisir sadique mais j'étais capable du pire si j'en recevais l'ordre. J'avais choisi délibérément d'intégrer les Skaldmeyjar et quoi que je puisse penser par moment sur les décisions qui étaient prises, sur la manière dont était faite certaines actions, je n'avais pas à juger ni à donner mon point de vue mais à obéir aux ordres qui m'étaient donnés. J'avais un but et un seul, ne jamais être le maillon faible de la chaîne. J'avais un devoir et quoi qu'il m'en coûte, je l'exécutais ! Lorsque je n'étais pas en fonction seulement, je m'autorisais à moins de rigueur et d'inflexibilité. Mais une Skaldmey reste une Skaldmey même dans l'intimité.

J'étais fière de moi, du chemin accomplit pour parvenir à mon but. Pas hautaine ni orgueilleuse au point de me sentir supérieure aux autres Lilim comme certaines de mes compagnes d'armes. Je ne voyais aucun intérêt à rabaisser les uns ou à faire montre de force arbitrairement. Je tenais pour ligne de conduite à ne pas dévier de devoirs des Skaldmeyjar, certes, mais cela ne me rendait pas invivable je crois. Lorsque je n'étais pas en fonction, j'aimais découvrir l'île de long en large et même en travers, pousser la porte de la vaste bibliothèque et me perdre parmi les nombreux ouvrages qui s'y trouvaient, apprendre encore et toujours, quel que soit le sujet. J'avais des préférences bien sûr. La littérature en était une, l'histoire une autre aussi. Je découvrais parmi les volumes des ouvrages traitant des Nephilim, de leurs origines et pouvait des heures durant m'y plonger pour savoir qui nous étions, ce que nous pouvions accomplir en bien comme en mal et surtout essayer de comprendre en quoi nous étions une menace pour les Elohim. Ce point en particulier me travaillait depuis l'Eveil. Si Eloha pouvait tenir rigueur aux premiers d'entre nous, je ne comprenais pas qu'il puisse étendre sa colère contre tous les Nephilim sans distinction. En quoi était-ce notre faute si certains Lilioth s'étaient accouplés avec des humaines et les avaient engrossé ? En quoi était-ce notre faute si nous avions été éveillés par d'autres Lilioth alors que nous aurions pu avoir une existence "normale" si nous ne l'avions pas été ? En quoi surtout était-ce un crime d'être ce que nous étions et de vivre loin de son royaume céleste ? Nous ne faisions de mal à personne et certainement pas à lui. J'aurais aimé trouvé des réponses dans les nombreux livres que j'ai consulté mais encore à ce jour, je suis dans la perplexité.

De temps à autre, j'y croisais l'une ou l'autre Lilim mais rarement je conversais avec l'un d'entre eux, l'endroit ne s'y prêtant pas. Pourtant, il en est un avec qui j'ai eu des conversations intéressantes au fil des années et ce, malgré son identité. Chez les Skaldmeyjar, il est un nom qu'il ne faut pas prononcer sans redouter l'échauffement des esprits, celui de Heru Ur. Ce Lilim a non seulement vaincu et tué deux d'entre nous avec leurs propres Voleuses d'âme, prouvant ainsi à Baphomet qu'il était digne d'en posséder lui-même. Plus d'une rêve de se mesurer à lui pour démontrer sa vaillance et son habilité, plus d'une sait aussi que vaincre le Lilim ne serait pas chose aisé. Il avait été mon maître d'armes lorsque je m'entraînais mais ne semblait pas s'en souvenir lors de notre premier rencontre. Je ne pouvais l'en blâmer, nous étions nombreuses à postuler et plus d'une a renoncé au cours de l'entraînement. Sans même lui poser la question, je prenais le parti de ne jamais lui parler de ses voleuses et de la manière dont il les avait obtenues. Je n'étais pas encore présente sur l'île lors des faits et ne voyais pas utilité à polémiquer sur le sujet. Du reste, il ne faisait jamais allusion au fait que j'étais une Skaldmey et nos rapports, à défaut d'être amicaux, étaient cordiaux.

Sur le continent, une autre guerre dont l’ampleur serait mondiale avait laissé l’Europe dans un état lamentable. Comme Rose l’avait prédit, les humains étaient capables de grandes choses mais dans l’art de la guerre, ils étaient passés maîtres et ne semblaient pas pouvoir s’en lasser. Il était déroutant de penser que c’était là les enfants de Adam et de Eve, les fruits d’Eloha lui-même et qu’à travers les siècles, ils répétaient encore et toujours les mêmes erreurs, ne retenant dans les leçons qui prenaient que ce qui pouvaient leurs permettre de sortir victorieux de la prochaine bataille, qui mettaient à profit les connaissances qu’ils acquéraient, les technologies qu’ils découvraient que dans le but d’augmenter leur pouvoir au détriment de leur confort. C’était de la surenchère et rien d’autre à mes yeux, un cercle vicieux dans lequel ils s’étaient enfermés et dont ils ne tentaient même pas de sortir.

On pourrait penser que sur l’île, les choses tournaient plus ronds, que le bon sens prévalait sur les orgueils personnels, que les petites rivalités ne mèneraient jamais à l’effusion de sang mais la réalité était bien moins agréable. Est-ce le brusque départ de Baphomet qui sonna le glas de la quiétude que j’y avais trouvé à mon arrivé ? Je ne pourrais l’affirmer ni l’infirmer mais cela marqua un tournant sur l’île de Gehinnom. Beaucoup de changements et d’évènements se succédèrent au fils des années : La promotion de Maïra Kolan à la tête des Skaldmeyjar pour commencer. Bien que Kyla soit de loin la plus apte à nous diriger, c'est sur cette Lilim de 20 ans que s'est porté le choix de Iah Hel, Harahel et Asaliah. On ne conteste pas les décisions des Lilioth mais il faut admettre que ce choix demeure incompréhensible. Je ne connaissais pas bien Maïra et bien que je ne contestais pas leur décision, je n'étais pas la seule à penser que c'était une erreur que d'écarter ainsi Kyla. L'incendie qui se ravagea la bibliothèque de Gehinnom en fut une preuve flagrante à mon sens. Une chasse à l’homme qui prit fin avec la disparition du clan des Caymians. Une Lilim du clan des Insoumis, Eileen, enlevée par des Elohim ayant réussi à découvrir l’île malgré ses barrières. Sa libération par le clan des Initiés. L’édification d’un colisée, la mort de la Lilioth Asaliah dans ce même édifice, la mort d’Eve Raven aussi et la colère de la reine qui détruisit le colisée avant de disparaître avec Lidrya Chesly. L’avènement d’un nouveau Lilioth, fils de Tyler Nickson et d’Amy. Qui aurait pu imaginer que son âme était celle de son père ? Qui aurait pu envisager qu’il voulait se venger et s’en prendrait à Lidrya ? Même sans tomber dans la compassion, on aurait pu penser que cette pauvre fille en avait suffisamment bavé déjà ! Sans certitude sur les réelles motivations du Seirim des Insoumis, celui-ci utilisa ses connaissances Kabbalistiques pour bannir Songes en Pachad. L'idée semblait bonne en regardant en arrière. Malheureusement, un Lilim répondant au nom de Jack Mc Gregor profita que le portail soit ouvert pour invoquer un prince de Kabbale. Une créature se matérialisa alors dans le Temple. L’Empereur-Mendiant, créature d'automne, mécontente d'avoir été invoquée au printemps, aspira Harahel, Iah Hel, Asmodée et Caym à leur tour ainsi que nombre d’humains et de Lilim se trouvant à proximité et par malchance, j’étais de ceux-là.

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Pour survivre à Pachad, j'ai employé une méthode qui a maintes fois fait ses preuves : Le profil bas. J'étais une jeune Skaldmey en pratique. Mon visage n'était pas très connu des autres Lilim et sans doute encore moins des Lilioth, ce qui m'a permis de me fondre dans le paysage sans trop de soucis. J'utilisais mes pouvoirs quand c'était vraiment nécessaire, économisant l'orgone ainsi. Dans la chute, Eireann s'est détachée de ma cheville et malgré mes tentatives pour la retrouver, j'ai du me résoudre à avancer sans elle. Le voyage fut éprouvant physiquement et mentalement. Ne pas savoir ce qu'il était advenu de l'île et de ceux qui y étaient restés, être séparée des autres Skaldmeyjar aussi et songer que j'étais sans doute le maillon faible que je redoutais, étaient éprouvant pour les nerfs. Malgré tout, je pouvais m'estimer heureuse d'être en vie après la chute, de la présence des humains aussi, me permettant de récolter de l'orgone en cas de besoin, de la présence des Lilioth qui à mes yeux représentaient l'autorité, qui instauraient des règles claires que chacun se devait de suivre pour le bien de tous. Je pouvais remercier Kyla aussi pour ses entraînements. Si j'avais été plus jeune ou moins bien formée, j'aurais été encline à me servir plus facilement de mes pouvoirs et gaspiller de l'orgone inutilement. La seule fois où cela fut véritablement nécessaire, c'est lors de l'attaque du bateau par des créatures marines. Chaque Lilim et Lilioth ce jour-là du faire montre d'adresse et d'esprit pour parvenir à vaincre ces monstres.

Lorsqu'un mois plus tard, nous réapparaissions sur l'île, celle-ci n'était plus qu'un champ de ruines. Songes avait survécu lui aussi et nous en donnait les raisons. Comme d'autres, je me séparais du groupe pour gagner la Tour Pourpre, espérant retrouver dans les décombres quelqu'un ou quelque chose sans savoir quoi exactement. Mais la Tour s'était effondrée, écrasant les corps de certaines de mes compagnes sur son passage. Il ne restait rien. Je retournais vers le groupe et constatais que nombre d'entre eux étaient partis. Leurs silhouettes couraient en direction de l'océan et sur celui-ci, un bateau naviguait près de nos côtés. Un groupe moins important s'était rassemblé autour du Lilioth Harahel. Je l'avais senti lorsque je l'avais touché lors de la téléportation un peu plus tôt. Dans ma mémoire, son visage s'était estompé avec les années mais lorsque ma main l'avait touché, il s'était redessiné instantanément. Il était celui qui m'avait éveillé. Je ne savais trop quoi penser de sa présence sur l'île qu'il m'avait si vertement décrite lorsque nous nous étions croisés. Mais je doutais qu'il ait changé d'avis sur celle-ci et devinait qu'il ne devait pas être mécontent de la voir dans son triste état. Je ne l'approchais pas, je ne lui parlais pas non plus. Plus de trois cents ans s'étaient écoulés depuis mon Eveil et je n'avais rien à lui dire qui n'avait été dit lorsque je l'avais vu pour la dernière fois. Je n'ai croisé son regard qu'une seule fois avant son départ de l'île et à l'interrogation que j'y lisais, je secouais la tête négativement. Je partirais, oui, mais par mes propres moyens.

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De retour sur le continent, je commençais par rechercher Rose, mais après quelques semaines, j'ai été forcée d'admettre qu'elle n'était plus, qu'elle n'était pas la seule d'ailleurs. Autrefois, on pouvait ressentir la présence de Nephilim presque partout. Aujourd'hui, leurs âmes semblent toutes s'être volatilisées... éteintes serait plus juste. Quelques semaines plus tard et les poches renflouées par un commerce vieux comme le monde, je gagnais les Etats-Unis, ne reconnaissant ni les villes ni les Etats que j'avais traversé un siècle plus tôt. Les changements étaient stupéfiants. Le pays qui autrefois me semblait si vaste s'était peuplé de manière sidérante. Ca et là, des édifices avaient poussé tels des champignons, envahissants le paysage, lui ôtant tout cachet surtout. Quelques endroits toutefois avaient été épargnés par les affres de la civilisation. J'établissais domicile dans le Colorado et j'y serais sans doute restée si les journaux n'avaient pas parlé d'attaques terroristes à Las Vegas, de phénomènes inexpliqués surtout. Etait-ce là que les Nephilim qui avaient survécu à Pachad avaient trouvé refuge ?

Las Vegas n'était pas la ville où j'aurais imaginé que les Lilioth décideraient de s'installer mais je supposais qu'elle possédait des avantages certains qui avaient joués en sa faveur. Repérer les miens parmi la masse n'était pas ce qui était le plus difficile. Je les situais rapidement sans pour autant me faire remarquer, me présenter. Je n'avais pas encore décidé de ce que je comptais faire ou non, de rester ou bien de repartir. Par contre, je voulais ma voleuse d'âme. Moins pour les pouvoirs qu'elle me conférait que pour sa présence. Depuis que je l'avais perdue, j'avais l'impression d'avoir été spoliée d'une partie de mon être, comme un membre fantôme chez un amputé. La sensation était désagréable. Une voleuse d'âme n'est pas seulement une arme. C'est une amie, une individualité qui vous asticote souvent mais qui vous guide aussi, qui vous soutient et vous conseille, pas toujours dans le bon sens il est vrai. Or, le seul à ma connaissance à pouvoir la remplacer, c'était le Forgeron, Asmodée. Finalement, j'allais traîner dans le coin encore un moment...
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Messagede Eibhlín Fallon » Sam 6 Nov 2010 14:32

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Re: Eibhlín Fallon

Messagede Eibhlín Fallon » Mar 9 Nov 2010 23:07

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Il est celui qui m'a éveillé, celui qui m'a guidé dans mes premiers pas de Lilim et m'a initié aux plaisirs de la chair. Il est aussi celui qui m'a poussé à m'ouvrir l'esprit, au monde. Au fil des années, son visage s'était estompé au point de disparaître de ma mémoire mais un simple contact lorsqu'il nous a sorti de Pachad a permis de redessiné ses traits. Je doute qu'il se souvienne de moi mais il me plairait d'avoir l'occasion de le remercier un jour. J'ai un profond respect pour lui.

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Il a été mon maître d'armes. S'il s'en souvient, il n'y fait jamais allusion et de mon côté, j'ai pris le parti de ne jamais lui parler de ses Voleuses d'âme ni de la manière dont il les a obtenu. J'ai du respect pour ce Lilim. Autrefois, il égalait sinon surpassait nombre de Skaldmeyjar de Gehinnom. Sans être amicaux, nos rapports sont cordiaux.

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Il est mon meilleur ami depuis plus d'un siècle. Il est le seul à me connaître sur le bout des doigts, capable de me faire réagir à sa guise en bien ou un mal. Les sentiments se sont longtemps développés entre nous sans qu'aucun ne les avoue mais Las Vegas a changé la situation. Tout serait parfait si son double, son jumeau sombre ne me portait pas une haine que je lui rends bien.

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Elle était déjà Skaldmey quand je cherchais à le devenir. Une instructrice exigeante, revancharde à l'époque. Une combattante impressionnante, déterminée, complète que j'admirais. Si les circonstances avaient été différentes, nous aurions pu être amies depuis longtemps. Elle a abandonné sa voleuse d'âme à Pachad et j'y ai ma part de responsabilité. Elle ne pouvait pas vivre sans elle et aujourd'hui, je me sens responsable de lui botter le cul pour qu'elle se reprenne en main.

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Le Lilioth des Infiltrés ne m'a pas laissé une très bonne opinion. Il pose des jugements, des critiques sans rien savoir de mon passé, de moi. Il se base sur ce qu'il sait, a vu ou entendu, et ça lui suffit. A moi aussi pour savoir que l'idée de l'avoir pour Seirim ne me tente pas. D'autant moins qu'il a tué Songes et que le moyen reste obscur.

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Elle était l'esclave de Songes, elle se retrouve désormais sous la protection de deux autres Lilioth. De son propre aveu, son cas se perd dans des limbes administratives. Je retiens surtout que la jeune femme a du cran, des nerfs d'acier et j'admire et respecte ça.

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D'une rencontre fortuite, d'une aide désintéressée, elle gagner sinon ma confiance, mon respect. Cependant, elle a le défaut d'être trop curieuse, de savoir certaines choses à mon sujet que je préfèrerais qu'elle ignore. Amie, ennemie, rien n'est décidé encore.

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Esclave de Voldi sur l'île de Gehinnom, esclave de Heru durant leur périple qui leur a évité de mourir dans la destruction de l'île, elle tient sa place et son rôle à la perfection. Son passif de servante doit contribuer à ce qu'elle accepte sans se plaindre la situation, quelle qu'elle soit.

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A venir :









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Colum...Rencontré à Edimbourg en 1685, je lui avais été recommandée par Harahel. Ce Lilim du clan des Initiés était scribe à la cour de Jacques VII à l'époque et m'a apprit à lire ainsi qu'à écrire tout en me faisant passer pour sa soeur récemment veuve. Il est mort sous la main d'un Elohim lors de la bataille de Culloden en 1745.

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Rose...Rencontrée à Paris en 1746, je n'ai jamais su qui l'avait éveillée et si elle appartenait à un clan ou non. Rose avait fait du plaisir sa profession, tenant une maison close dans les faubourgs de Paris. J'ai travaillé pour elle de nombreuses années pour gagner ma vie et je n'en éprouve pas la moindre honte. Lorsqu'à la sortie de Pachad, je suis retournée en France pour prendre contact avec elle, force m'a été de constater qu'elle n'était plus. Son âme s'est éteinte lors du rituel de Samael.

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Kyla...Rencontrée sur l'Île de Gehinnom, elle a fait de la Lilim que j'étais la Skaldmey que je suis devenue. Cette Lilim vous poussait dans vos moindres retranchements, au-delà de vos capacités physiques et mentales, vous brisait pour mieux vous reconstruire. Je lui dois énormément et particulièrement de ne pas compter uniquement sur mes pouvoirs pour me tirer des situations les plus inextriquables. Encore aujourd'hui, je pense qu'elle aurait du prendre la tête des Skaldmeyjar à la place de Maïra Kolan, qu'elle le méritait plus que quiconque de part ses aptitudes autant que son esprit. Je ne comprends toujours pas pourquoi Harahel, Iah Hel et Asaliah en ont décidé autrement.
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Re: Eibhlín Fallon

Messagede Eibhlín Fallon » Ven 21 Jan 2011 15:40

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A force de laisser traîner les yeux et les oreilles, j'apprends que le Lilioth des Veilleurs ~ Songes ~ a conclut un pacte avec le Lilioth des Asmodéens ~ Asmodée ~ et que le Forgeron n'arme plus de voleuses d'âme que ce clan désormais. Pour comprendre, je décide de rencontrer Songes par l'entremise de son esclave ~ Julie Clarence ~ mais je découvre lors de notre conversation que son maître est mort, sans doute tué par ce Lilioth qui vient de se manifester quelques heures plus tôt, Seirim des Infiltrés ~ Sariel ~ Dès lors, j'essaye de comprendre comment le Lilioth a pu vaincre seul l'un de ses frères et surtout comment il est parvenu à retourner la Voleuse de Songes contre lui.

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Quelques jours plus tard, je sens l'aura de l'un des miens dans le quartier cubain mais ce n'est pas à un Lilim que j'ai à faire. Révélant sa véritable aura, Sariel se dévoile. La discussion tourne autour des sans clan et de la nécessité qu'ils rejoignent l'un ou l'autre des quatre clans en présence à Las Vegas. Je la comprends mais j'ai besoin de réfléchir pour décider lequel rejoindre. Je les servais tous sur Gehinnom et il m'est difficile de n'en choisir qu'un seul à présent. Mais le temps manque, une guerre s'annonce...


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Un sms inattendu d'un ami de longue date vient à point. C'est au barrage Hoover que je rencontre le Lilim ~ Dave Watters ~ avec plaisir. Mais quand je découvre que c'est son côté sombre qui mène le jeu depuis notre sortie de Pachad, je sais qu'il ne sera pas aisé de faire en sorte que la personnalité de mon meilleur ami reprenne le dessus. Je ne peux pourtant pas tourner le dos et ignorer. Rendez-vous est prit pour tenter de ramener mon ami

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Le Bellagio abritera la rencontre. Ca m'amuse de voir le côté sombre de Dave croire qu'il sait ce que je manigance et être certain que ça ne fonctionnera pas. Un jeu de séduction se met en place mais la passivité dont je fais preuve l'agace rapidement et quand il décide de passer à la vitesse supérieur, de se faire plus violent dans ses intentions aussi, c'est son côté lumineux qui intervient et le musèle. Si je suis contente de retrouver mon meilleur ami, il est temps d'aborder des sujets essentiels entre nous, un en particulier. Les sentiments sont avoués de part et d'autre et nous laissons place à une passion contenue depuis longtemps, se découvrant dans le seul domaine que nous avions évité d'aborder

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Les Lilim à peine éveillés comme sans clan entendent parler d'un ranch à l'écart de la ville tôt ou tard. Je suis curieuse de voir à quoi ressemble le Ranch Lucy, déçue aussi du niveau des entraînements qui y sont donnés aux nouvelles recrues. Par un heureux hasard, j'y retrouve mon ancien maître d'armes ~ Heru Ur ~ Après une leçon aux jeunes, on s'éloigne en discutant et grâce au pouvoir de Heru, découvre ce qui s'est réellement produit lors du rituel de Samaël sur l'île de Gehinnom. J'enrage contre l'infamie de notre roi mais mon compagnon est en proie à un délire et je suis contrainte de me battre contre lui pour éviter de finir aux boutes de ses griffes d'acier

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Au Middle Park, je rencontre la Lilim du clan des Infiltrés ~Sassy de Verville~. Son aide m'est précieuse pour mettre la main sur un jeune homme que je convoite comme esclave. Elle m'est sympathique et contrairement à Sariel, elle se montre moins critique. Je n'apprécie pourtant pas que Heru Ur lui ait parlé de notre projet, ne serait-ce qu'un mot. J'apprécie encore moins qu'elle se soit renseignée à mon sujet. Je ne me prive pas pour lui dire. Toutefois, si l'occasion se présente, je promets de lui donner quelques leçons de combats en guise de reconnaissance.

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Départ de Henderson City en compagnie de Lidrya, Heru Ur, son esclave et le mien. Les choses tournent mal dès le début, Harahel ne se retrouvant pas avec nous, Lidrya étant pourvue d'une aura et d'orgone égalant celles des Nephilims. Pour moi, l'aventure s'arrête quand dans le château d'une gamine capricieuse, j'apprends qu'Eireann s'y trouve et que si je veux la récupérer, il me faut tenir compagnie à cette petite fille et lui raconter des histoires. Elle ne me laisse pas vraiment le choix...

Image : A résumer














Les Abandons :

~Who's play with who ? ~ Pv Shahdee : Poussée par la culpabilité, j'ai répondu à l'appel de la Skaldmey déchue (pour cause de drogues, d'alcools et d'excès en tout genre) et l'aie retrouvée dans sa suite du Wymn. Un défi et un jeu de dès plus tard,... C'est PRIVÉ !

~ Duel of the Fates ~[/color] Pv Dave : L'Île de Gehinnom, c'est là que je retrouve Dave et l'un de ses plans débiles pour me faire prendre conscience que je ne dois pas mourir pour lui ou me sacrifier pour lui. La conversation se poursuit sur son bateau mais la soirée romantique vire au pugilat verbal et l'incompréhension. Irréaliste, voilà que son jumeau maléfique vient mettre de l'eau dans mon vin. Quelques aveux plus tard, l'incompréhension reste présente puisque Dave me propose de me soumettre à son double... Il n'a rien capté !
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Messagede Eibhlín Fallon » Jeu 28 Avr 2011 00:09

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