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Afficher le sujet - [Pachad] Le Dernier Chemin... [PV Les rescapés de Gehinnom] • Vegas-Elevation.

Vegas-Elevation

Gehinnom - Sins & Pleasure

[Pachad] Le Dernier Chemin... [PV Les rescapés de Gehinnom]

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Une voix continuait de tambouriner violemment à la porte de mon esprit, c’était ma propre voix que j’entendais dans ma tête, elle me hurlait des ordres de plus en plus fréquents et de plus en plus forts. Je faisais ce que je pouvais pour y obéir, calmant mon esprit et mon coeur qui battait la chamade. A chaque inspiration il s’infiltrait dans mon corps un peu plus de cet air cendré et nocif de souffre. Je sentais à chaque respiration mon poumon s’enflammer violemment, je sentais à chaque fois ma gorge qui m’irritait et cet odeur ambiante de souffre qui tournait ma tête plus encore que le faisait la douleur de mon corps détruit. J’avais finis par me relever au prix d’un effort que mon corps me détestait avoir payé, mes côtes me faisaient souffrir à en hurler, ma tête semblait telle une église, je n’avais même pas remarqué la profonde coupure dans le creux de ma main gauche, ni même le petit doigt de cette même main qui regardait dans le mauvais sens. J’avais posé ma main gauche sur mon flanc droit et j’avais avancé en titubant , longeant les murs pour y prendre régulièrement appuis. Marcher est un calvaire, respirer est devenu un enfer, et la douleur qui semble me demander de respirer plus encore. Mes yeux commencent à m’irriter de plus en plus, l’air est nocif, j’ai le sentiment d’être étranger à mon propre corps, et je marche vers cette personne que je distingue en face de moi. Tout autour de moi, les ténèbres les plus sombres qu’il m’ait été donné de voir.

*C’était la lumière avant, maintenant ceux sont les ténèbres. J’étais ici ; et maintenant, où vais-je ? Où ?* Etais-je donc condamné à mourir ainsi ? Sans savoir ni où j’étais, ni où j’allais ? Etais-je donc soudainement tombé sous la plume de Tolstoï ? Non je n’étais pas mort, et je n’étais pas seul, je ne suis pas de ceux qui abandonnent le combat parce que ça devient trop difficile, je n’ai jamais considéré la mort comme une option, aujourd’hui ne sera pas la première fois...ni même la dernière. Et pourtant, lorsque je tente de répondre à la demoiselle, je sens cet air impur infiltré mes poumons avec avidité, je sens mes yeux se clore, et je tombe à genoux, rattrapé par les mains de la demoiselle dans cette position, juste devant elle. La lointaine chaleur de son corps contre ma tête, je me sens dérivé de plus en plus, et soudain à nouveau ma propre voix qui hurle de me réveiller. Dans un sursaut mes yeux s’ouvrent et sans m’en rendre compte, je suis debout devant la demoiselle, un pas entre nous. Je ferme les yeux le temps de me calmer, gardant un équilibre précaire sur mes jambes, et finalement j’ouvre les yeux pour lui répondre, mais je la vois à son tour sembler peu en forme, vaciller doucement. Mes mains se posent sur ses épaules comme elle semble perdre l’équilibre, bien sûr ma hanche n’aime pas ce mouvement, mais je serre les dents et je fais comme si de rien était, tâchant de sourire à la demoiselle tant bien que mal. Ne jamais perdre la fois où l’espoir, mon crédo depuis toujours, aujourd’hui ne serait pas le premier jour, je lui répondis finalement avec un soupçon d’humour :


- Je vois pas pourquoi tu penses que ça ne pourrait pas aller. Une quinte de toux me prit comme je tentais bêtement un petit rire, Et puis, ce n’est pas moi qui ait un décolleté ultra-profond.

Je lui adressais encore un sourire, enfin un rictus ressemblant à un sourire en désignant du regard le haut de sa robe déchirée. Enfin ma tenue n’était pas vraiment impeccable non plus. Mon jean déchiré et brulé, ma chemise avait changé de couleur, des trous étaient venus la décorer, quand à mon T-shirt en dessous, il semblait à peine en meilleur état. Tant bien que mal, j’enlevais ma chemise, m’étant tourné non par pudeur mais pour cacher à la demoiselle la douleur de mes côtes. Son bien-être passait avant le mien, raisonnement crétin mais mon raisonnement personnel. Je lui fis enfiler la chemise, enfin ce qu’il en restait, et fermais juste un bouton à hauteur de sa poitrine de façon à la couvrir. Je me risquais à encore un peu d’humour avant de me présenter :

- Un peu de décence mademoiselle, vous n’êtes pas seule ici. Je m’appelle Rayden et...j’aurais dis enchanté si on s’était rencontré en d’autres circonstances. Toi ça va aller ? Tu sais quelque chose sur cet endroit ?

Autour de nous, pas mal de bruits, des pas, des battements d’ailes, des voix, beaucoup de choses peu rassurantes, et si je tâchais d’afficher de l’assurance et un semblant de sourire, mimant que tout allait avec un certain brio, je devais avouer que je n’étais absolument pas rassuré le moins du monde.
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Rayden Henderson
 
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Le bouillon de l’Enfer, telle était l’image de ce lieu tandis qu’elle avançait d’un pas décidé quoique prudent, ne cherchant pas trop à savoir dans quoi ses pieds nus s’enfonçaient lorsqu’ils n’étaient pas sur la rocaille ou le sable. La sensation molle et visqueuse ne lui inspirait pas confiance mais l’idée même de se pencher pour voir ce que c’était réellement l’effrayait. Mentalement, telle une litanie, elle se répétait « Le doute engendre la peur, ne doute pas de toi Eulalie ! ». Elle avait survécu à une chute de plusieurs mètres, ce n’était pas pour attendre sagement que quelqu’un passe ou crever la bouche ouverte. Avec les émanations de souffre que dégageait cet endroit, elle n’aurait pas tenue longtemps en faisant du surplace. Son pied glissa sur quelque chose et elle tomba face contre terre brutalement. Une fraction de seconde, le découragement la gagna. Une fraction de seconde seulement. La bonne nouvelle, c’est que l’os de son épaule avait regagné sa place dans sa chute. Déjà, elle se redressait en prenant appui sur ses deux bras, refusant de regarder où elle mettait les mains, de savoir ce qu’était ce truc mou et gluant qui bougeait sous ses doigts.

A nouveau sur ses deux pieds, Eulalie rejetait les mèches de cheveux qui lui collaient au visage et essayait celui-ci de son bras. Un instant, elle se demanda si Heru Ur avait fini par être attiré par cette chose à son tour mais au souvenir de son visage impassible, détaché même, elle en doutait. Cette créature, qu’était-ce ? Et qu’était-ce un Lilioth ? La jeune femme s’ébroua l’esprit, consciente que se poser ce genre de questions ne la sauverait pas et qu’elle n’aurait de toute manière aucune réponse à celles-ci pour l’heure. Elle avançait à nouveau avec les mêmes lenteur et prudence que précédemment. Elle n’était pas seule. Il y avait d’autres personnes dans cet enfer, il suffisait d’en trouver une, juste une seule pour… Eulalie s’arrêta. Pour se sentir moins seule ? Pour avoir l’illusion qu’à deux, ils auraient plus de chance de survivre ? Elle détestait l’idée de dépendre de quelqu’un d’autre mais avait-elle seulement le luxe de faire la fine bouche. Son regard balaya les alentours, la convainquant du contraire. Quelques mètres plus haut, des créatures virevoltaient tels des vautours, des charognards. Nul doute que si elle avait le malheur de sombrer, ils seraient les premiers à se repaître de sa chaire. Elle déglutissait péniblement et reprenait sa marche en se répétant : « La doute engendre la peur, ne doute pas de toi ! »

Malgré la chaleur suffocante, un frisson lui parcourut l’échine lorsqu’un autre hurlement résonna. Il était toutefois plus distinct que le premier. Asmodée ? Le prénom était tout aussi original que Heru et elle se demanda si la femme qui le portait l’assumait. Mais à quoi est-ce qu’elle pensait ?! Comme si c’était le moment pour perdre son temps avec de telles considérations ! Elle se serait giflée. S’ébrouant l’esprit une fois de plus, elle réfléchit. Il était au moins quatre ou cinq. La première voix qui appelait quelqu’un, ce quelqu’un, la seconde qui hurlait après cette Asmodée, celle-ci et elle. Statistiquement parlant, ses chances de survie venaient d’augmenter considérablement à la condition qu’elle les trouve. Revigorée à cette pensée, elle progressait un peu plus rapidement. Bientôt, ses pieds rencontrèrent à nouveau de la rocaille et elle en était soulagée. Marché dans cette mélasse indicible était vraiment ragoûtant. Elle ne se retourna pas pour y jeter un œil, préférant rester dans l’ignorance bien qu’au fond, elle n’imaginait que trop bien ce que c’était avant et maintenant.

C’est toujours dans les moments où on se sent le plus à l’abri qu’il se produit un incident qui vient remettre tout en question. Elle ne sentit pas fondre la créature sur elle, le l’entendit pas battre des ailes mais lorsque ses serres se plantèrent dans la chaire de ses épaules, elle poussa un cri de douleur à en percer les tympans. Le temps de vraiment réaliser ce qui se passait, elle planait déjà à quelques mètres du sol et s’agita autant qu’elle pouvait en tentant de frapper la bestiole, cherchant à la déséquilibrer pour qu’elle lâche prise avant qu’elle ne soit trop haute.

- "Lâche-moi saleté ! Mais lâche, bordel !" hurla-t-elle.

La créature pencha sur le côté et Eulalie parvint à se saisir de son aile décharnée, y plantant ses dents sans trop réfléchir. La bête poussa un cri en s’agitant à son tour mais la jeune femme mordait plus fort malgré le goût et l’odeur, tant et si bien que la créature ne pouvant voler correctement commença à chuter dangereusement. Entre sa proie et sa vie, elle choisit cette dernière, rétractant ses serres pour la lâcher. Eulalie se sentit tomber dans le vide à nouveau avant d’atterrir lourdement sur le sol, face contre terre. Le choc lui avait coupé le souffle l’espace d’un instant et ses côtes lui faisaient horriblement mal à chaque respiration. Sur sa tempe, elle pouvait sentir un liquide chaud et visqueux couler lentement et porta sa main à son crâne. En la ramenant devant ses yeux, elle constata que celle-ci baignait de sang.

- "Putain de bordel de merde ! Fais chier !", cria-t-elle en levant les yeux vers les volatiles.

Plus péniblement que la première fois, elle se redressait en toussant, crachant du sang au passage. D’un revers de la main, elle essuyait le filet de sang qui s’accrochait à ses lèvres et, se tenant ses côtes douloureuses, avançait droit devant elle. Au loin, elle distinguait une silhouette. Quant à savoir s’il s’agissait d’un être humain ou d’une autre créature, elle n’aurait su le dire mais puisqu’elle avait gagné plusieurs dizaines de mètres en altitude avant de retrouver la terre ferme, elle n’allait pas reculer.
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Eulalie Tannen
 
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Question stupide bien sûr, je m'en serais rendue compte si ma tête voulait bien cinq minutes arrêter de tourner. J'ai comme la nausée soudain, probablement cette odeur horrible, je préfère ne pas imaginer d'où cela peut venir. Bordel mais pourquoi je suis ici? Je regarde cet humain, j'ignore pour quelle raison mais je lui adresse un pâle sourire qui se veut rassurant. La vérité c'est que je ne donne pas cher de notre peau. Mon genou gauche me fait mal aussi mais curieusement à cet instant souffrir est la moindre de mes préoccupations. Il n'y a probablement pas de guérisseurs dévoués à Apocalypseland et mon corps devrait se remettre, normalement... Pour ça j'ai besoin de cet humain, c'est horrible mon côté calculateur revient. Merci Lyra ! Merci la nature néphilim. Bon je lui propose de baiser tout de suite ou j'attends de connaître son petit nom? Je me dégoûte parfois.

* Tu préfères peut être crever comme une idiote*
* Toi la ferme! *

Je détaille cet inconnu, il a l'air en piteux état. Il tente de le cacher derrière un brin d'humour pourtant je vois bien qu'il souffre. J'aimerais pouvoir le soigner, je n'en ai pas les capacités malheureusement. Mon regard glisse vers sa main alors qu'il titube, je remarque qu'un de ses doigts est cassé. Je le rattrape comme je le peux, il me tombe littéralement dans les bras. Pourvu qu'il ne perde pas connaissance, ce serait la pire des choses pour moi, pour nous. Il se rétablit finalement sur ses pieds tant bien que mal. Nous restons un peu « accrochés » l'un à l'autre comme pour nous soutenir mutuellement. Cela tombe bien puisque que se sont mes jambes à présent qui semblent se dérober sous mon poids. Je suis prise de vertiges. Ma tête me lance énormément.

Sa remarque amusée me fait prendre conscience de ma nudité partielle. Toujours dans le brouillard je risque un regard sur cette chose en lambeaux qui fut une belle robe de cocktail noire d'un grand couturier. Elle couvre encore la moitié de mon corps par je ne sais quel miracle. Un de mes seins, probablement le plus effronté, sort malicieusement du soutien gorge dont la bretelle a été arrachée pendant une des deux chutes, allez savoir laquelle... Je parierai sur la seconde pour ma part. Tant pis, je ne suis pas pudique et quand on se retrouve dans ce genre d'endroit la décence est bien le cadet de nos soucis. Non vraiment je ne me sens pas bien, j'ai trop chaud, mon estomac fait des bonds tout seul à tel point que je manque à plusieurs reprises de me répandre sur le sol. Parmi les immondices qui y trônent déjà remarquez que cela passerait inaperçu. Cependant je tiens bon, du moins pour un frêle esquif qui tangue sur une mer houleuse. L'humain se présente finalement, signe sans doute que l'on va pouvoir passer aux choses sérieuses. Ignoble créature. Il me tutoie, je ne vais pas m'en formaliser puisque nous sommes dans la même galère. Je lui réponds, ma voix est si faible, si fébrile que je me fais peur à moi-même.


« Moi c'est Lyra. Pas le choix de toute façon, faut faire aller et puis j'ai un avantage sur toi. Je doute que mon absence ait alerté quelqu'un, je ne te parle pas de la tienne, alors je ne crois pas qu'il faille attendre des secours. Nous ne sommes probablement pas seuls ici, quand à savoir si on peut compter sur les autres et comment on va faire pour s'en sortir, je n'en ai aucune idée. »

Non, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il faut faire, c'est dramatique ! Si je sors d'ici je m'inscris à des cours de commandos pour apprendre à manger des fourmis, se planquer dans la boue et faire du feu avec des cailloux. Moi je donnerais mon empire pour retrouver mes appartements et me prélasser dans un bon bain chaud. Mais bordel pourquoi je suis tombée ici !?! Mon regard se pose à nouveau sur le doigt cassé. Finalement j'ai appris quelques petits trucs de scout à l'école de la vie. Quand on travaille dans un cabaret des bobos on en voit tous les jours, des petits, des gros. Alors on apprend plus ou moins à les soigner parce que aller à l'hôpital ça veut dire se justifier et que les gros durs n'en ont pas toujours envie. Bref, si je me souviens bien...

« Vous permettez? »


Sans attendre de réponse, je prends son doigt et tire dessus pour le remettre en place, pas trop fort évidemment. Je fais la moue en voyant son visage crispé par la douleur qu'il essaie de me cacher.

« Désolée... Il faudrait bricoler une attèle dans l'idéal, je doute qu'on trouve un médecin ici. »

Je regarde son doigt, sa main pleine d'éraflures. J'aimerais tant avoir le pouvoir de le soigner. A ce moment là il se passe quelque chose d'étrange, j'ai l'impression de voir une de ses plaies se refermer un peu. Je me sens trop faible. Cela vient sans doute de la chaleur, une hallucination, comme ce buisson sur pattes qui grogne là-bas. Non ? Je regarde tout autour de nous.

« Je suppose qu'il faudrait retrouver les autres, mais je n'ai vraiment pas envie de m'aventurer dans ce monde hostile. »

J'essaie de faire abstraction des bêtes volantes, des cadavres, de la peur. Ne pas se dire qu'on est fichue. Mouais, enfin qui va venir me chercher ici? Le prince William ?
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Lyra Waldon
 
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Sa course était déplorable, mais désespérée. Songes trébuchait régulièrement entre les rochers et se relevait maladroitement, mais il courrait aussi vite qu'il le pouvait, et autant que le lui permettait son état. Ne pas ralentir. Ne pas s'arrêter... Son propre souffle lui brûlait les lèvres et sa gorge était littéralement écorchée vive. Continuer à courir... Sa vie en dépendait.

ImageLa Bête des Enfers gagnait du terrain. D'un instant à l'autre, elle prendrait appuie sur ses pattes avant et bondirait sur lui, dévorant son épaule, arrachant sa nuque, laminant de ses griffes aiguisées la chair de son dos. Alors que devant lui, sa vision du paysage sautait par accoups au rythme de ses pas maladroits, Songes se retournait brièvement, par réflexe, s'attendant à chaque instant à voir la Bête sanguinaire fondre sur lui. L'écho anarchique de sa respiration était la seule chose qui résonnait encore dans son esprit... hormis celui d'une mort certaine.

Songes n'avait plus que quelques dizaines de mètres d'avance et chaque foulée de la Bête réduisait dangereusement cet espace. Il pouvait presque sentir l'haleine pestilentiel irradier sa nuque. Aussi loin qu'il s'en souvienne, le Lilioth ne s'était jamais senti aussi "humain". La peur... La panique... La Mort... Plus une seule goutte d'Orgone ne reposait dans son être, son corps souffrait à un tel point que ses jambes refuseraient bientôt de soulever leur propre poids une seule fois de plus. La fatigue et l'épuisement qui l'avaient gagné étaient tels que sa tête vascillait sur sa nuque comme celle d'un nouveau-né. L'espace d'un instant, il eut envie de se laisser tomber à terre, une dernière fois, de sentir son crâne se fracasser contre une pierre, ou de sentir enfin les longs crocs d'acier s'enfoncer dans sa gorge, et tomber à jamais un long voile noir devant ses yeux.

ImageSonges se retourna encore. Il ne contrôlait plus sa respiration et ses muscles le faisaient atrocement souffrir. Il sentit la Bête se préparer à bondir et leva son avant bras devant ses yeux, pour couvrir son visage, anticipant un semblant de lutte finale, totalement inutile. C'est là qu'il trébucha, une nouvelle fois, qu'il heurta le sol de plein fouet. Son crâne répandit son sang sur la roche et un cri strident déchira l'air alors que la Bête bondit frénétiquement sur le Lilioth condamné.

*Saute...*

Un mot sonna dans son esprit. Il ne voulait rien dire, mais il le perçut. Ce sursaut de conscience lui donna juste assez de force pour se tourner sur sa droite et éviter les crocs acérés de la Bête qui se plantèrent dans la roche. La désolation se lit sur le visage du jeune immortel qui se releva péniblement et se remit à fuir.

A quoi bon ? pensa-t-il. A quoi bon courir... Je... Pour aller où ?

En désespoir de cause, Songes s'arrêta, et se retourna lentement, comme pour regarder sa mort en face. S'il l'avait pu, il aurait pleuré. La Bête secouait sauvagement sa gueule pour libérer ses longs crocs de la roche, et Songes attendait.
Il n'avait plus la force.

Allez, viens. C'est fini.

Le regard vide, il venait d'abdiquer.
Il avait beau haïr les humains pour ce qu'ils avaient fait à sa race, et vouloir tous les tuer, là où il se trouvait, il était impuissant. Un pantin de bois. Un animal blessé.

*Saute.*

Encore ? Songes regarda autour de lui. Une pensée de son père ? Elles ne lui servaient plus à rien de toutes manières... Qu'il parle, qu'il pense ce qu'il veut... La Bête se débattait toujours comme un diable et se libérait lentement de la roche, mais en se retournant, Songes fut stoppé par ce qu'il vit. Devant lui, quelques mètres plus loin, le sol s'arrêtait net.

Ses pas l'avaient mené au bord d'une falaise. Davantage par instinct que par un quelconque espoir, il se dirigea vers le bord du précipice. Lorsqu'il y arriva, il sentit un souffle encore plus chaud parcourir son visage. Des effluves ardentes s'échappaient d'un gouffre qui semblait ne pas avoir de fond. Les ténèbres s'étendaient devant lui. Des nuages de souffre noir flottaient par endroit.
Un autre détail attira son attention. En plein milieu du vide, une lueur verte traçait un cercle translucide, plusieurs centaines de mètres plus bas. Une brèche ? Une faille temporelle ? Un autre portail ?

Un bruit de course précipitée lui indiqua que la Bête venait de reprendre sa traque. Que pouvait-il bien faire ? A quoi peut-on penser lorsqu'il nous reste quelques secondes à vivre ? Songes ressentait déjà l'étreinte de la Bête sur son corps...
Même si ce nuage translucide était un portail, qui sait s'il ne menait pas vers un Royaume encore pire que celui-ci ? Alors sauter dans le vide, ou se retourner et accepter son sort ?

*Saute !*

Non.
Fuir ne servait à rien.

Songes se retourna donc, une dernière fois. Il vit la Bête infernale galoper et bondir sur lui, la gueule ouverte, une étrange salive corrosive s'écoulant sur ses babines.
Le Lilioth ferma les yeux et leva ses deux bras à hauteur d'épaules, paumes tournées vers le ciel.

- Ta gueule.

Il bascula en arrière comme une planche et tomba dans le vide. Une longue chute où il ne sembla plus ressentir le poids de son corps. Plus aucune douleur. Le Vent brûlant effleurait son visage, mais il ne le sentait même plus. Le Vent.
Il était le Maître du Vent.

C'était peut être ça, la Mort...

Songes arriva en plein centre du cercle de lumière verdâtre. Juste au moment où il le traversa, Songes disparu en même temps que lui.
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Songes
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Il y a toujours un imprévu qui nous tombe dessus et fait que tout est changé ...

Voilà ce que je me répétais en voyant les tentacules sombres ravager le parvis du Temple. Les dalles volaient, emportant leur lot de Lilim, d'Humains plus ou moins morts et découpés par la violence du choc. Et moi... j'étais au milieu de tout cela, attendant celle(s) qui viendrai(en)t me prendre et m'attirer dans un lieu que je ne connaissais que trop vaguement.

Pourquoi?

Parce que fidèle à moi même, je voulais protéger ceux en qui je croyais, ceux à qui je tenais.

C'est raté.

En effet... Moi qui pensais que ceux qui m'entouraient étaient bien moins idiots que ce que leurs actes me laissaient penser. Et bien non. L'un s'était mis en colère, l'autre avait invoqué ce foutu portail et enfin le dernier... et les autres? Que dire? Au lieu de fuir quand ils le pouvaient encore, ils m'avaient tous observé provoquer sciemment l'Empereur. Parce que dans mon incommensurable connerie, j'osais croire que je serais la seule à pâtir de sa colère. Fichu complexe de bouclier! J'aurais du me taire, les laisser se démerder comme je me l'étais tant de fois promis au cours des âges. Mais non...

Ils vont t'en vouloir...

Évidemment, qu'ils allaient. Pourquoi se gêneraient-ils? J'étais le bouc-émissaire parfait, celle qui avait provoqué l'Empereur et qui avait enclenché tout cela? Qu'un Lilioth pluri millénaire n'ait pas su se contrôler, qu'un Lilim ait fait une connerie monumentale... Personne n'allait s'en alarmer. Tout était probablement oublié... sauf pour moi.

Ce sera la dernière fois.

Oh que oui! Je ne comptais pas détruire encore une fois ce que j'avais mis des siècles à construire. Tandis qu'une tentacule m'attrapais les chevilles et une autre m'entourais le haut du corps, je lâchais un soupir en observant Heru Ur. Je me demandais bien ce à quoi il pouvait penser à cet instant là. Notre relation était compliquée. Ni lui ni moi voulions céder un pouce du terrain. Voilà où cela nous avait mené: moi qui me sacrifiais pour lui et les autres... Et lui qui ne bougeait pas. Un instant je songeais qu'il pouvait rester avec sa mère. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me suive ou qu'il bouge le petit doigt pour tenter de me sauver. Brave petit soldat.

Le changement de température fut radical. En un instant, je passais du frais à la chaleur la plus intense. Je ne pu m'empêcher de sourire, retrouvant la sensation que j'avais toujours connu durant mes premiers siècles d'existence. Le désert et sa chaleur sèche. Certes, cela n'avait rien de commun mais j'étais déjà assez adaptée. Respirer me brûlait la gorge Aussi fermais-je les yeux et ne cherchais pas à lutter contre ce qui m'entraînait vers le vide et l'inconnu. Au moins je pouvais respirer par le nez et ne pas trop souffrir du manque probable d'eau. J'étais en mode survie. Qu'au moins mes millénaires me servent à quelque chose.

Et soudain... la douleur... sans limite, mon corps se cambra pour se révolter contre ce qui était inéluctable. De deux choses l'une: soit j'arrivais vivante, soit je mourrais et ce n'était pas en luttant que j'allais changer les choses. La preuve, les attaques continuèrent mais très espacées. Les yeux clos, je pouvais sentir la peur et la souffrance de ceux qui étaient entraînés avec moi. D'un coup, je réalisais que moi dans cet endroit, la bibliothèque allait se retrouvait bien vide... et poussiéreuse.

Il n'y a que toi pour rire de ces choses là dans un instant pareil!

J'éclatais de rire en rouvrant les yeux. Oh, des volatiles... Au vu de la blessure de mon bras, il était clair que cela venait d'elles... Mouaip... Toujours riante, je rentrais en contact avec le sol. Ouch... Plutôt viril comme atterrissage. Je secouais la tête en me redressant. Je pouvais bénir Asmodée de m'avoir gardée au lit bien plus que nécessaire. Ma réserve était plus que pleine et j'utilisais volontiers le surplus pour me soigner. J'étais bonne pour rester là pendant un moment alors bon, autant commencer aussi intacte que possible.

Ma chemise était déchirée au niveau de la hanche... Je déchirais le tissu et nouais les deux pans ensemble. Les manches suivirent le même chemin. Je fendis ensuite ma jupe pour libérer mes jambes et brisais mes talons. Enroulant mes poignets avec le tissu récupéré, je calais mes talons au même endroit avant de tâter mon corps. Arrivant à mes cheveux, j'eus le plaisir de voir que ma voleuse était toujours à sa place malgré les mèches qui lui avaient échappées. Je ne pouvais probablement pas m'en servir mais au moins, je l'avais avec moi.

Vaguement soulagée, je me composais un masque austère. Il fallait bien que je colle aux circonstances. Je n'étais pas sûre que m'afficher avec un sourire victorieux plaise aux éventuels survivants. Comment pourrais-je leur expliquer que la perspective de savoir la Bibliothèque vide était réjouissante pour moi? Je n'en avais pas envie. Il fallait que je me mette en route pour trouver Lidrya et Songes. J'étais quasi-certaine qu'ils étaient dans un état déplorable mais vivants. Après tout, l'Empereur n'avait il pas négocier leur "survie" ? En même temps, vu combien il était susceptible...

Aller, bouge!

Et de fait, je me mis en route... Je n'avais pas fais une centaine de mètre que je me retrouvais face à un Lilim et... un Humain. Ca, c'était surprenant! Un Humain avait survécu... Avait-il conscience qu'il devenait un bien précieux? Je n'en étais pas certaine. Je les observais un moment en m'approchant d'un pas tranquille. Je donnais parfaitement le change. Intérieurement, les questions tourbillonnaient mais ma fierté me poussait à ne pas les montrer.


Je suppose qu'il faudrait retrouver les autres, mais je n'ai vraiment pas envie de m'aventurer dans ce monde hostile.

Vous n'avez pas le choix. Vous êtes des cibles faciles... Et sans Harahel, nous ne sortirons pas de là. Et sans Lidrya, il ne voudra pas partir... Donc...

Et bien, c'est le jour diplomatie aujourd'hui!

La ferme!


Je leur jetais un regard, les défiant clairement de l'ouvrir au sujet de ma provocation envers l'Empereur. Si on croisait les autres Lilioths, j'allais devoir m'expliquer et je ne tenais pas vraiment à commencer avec eux.


On y va?
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Iah Hel
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Temple

BORDEL DE MERDE DE PUTAIN DE CONNASE D’INCULTE DE LILOTH DE LA CONNAISSANCE.
MES COUILLES OUI, ELLE FAIT QUOI AVEC SES LIVRES ELLE SE BRANLE OU QUOI ?


Le temple était en plein Chaos, l’empereur de Pashad au paroxysme de sa rage jetait humains et déchus en son royaume. Le temple vacillait sur ses fondations, les cris emplissaient l’air, et alors que certains plongeaient dans le vortex sous le regard effaré de Voldi qui se ruais vers le mur nord.

Bon, il se concentre sur les proches de Iah Hel et sur toutes les personnes qui essayent de fuir. Comme je ne me sauve pas j’ai peut être une chance de gagner du temps.
Courageusement Voldi avait lancé derrière lui une poignée de personne qui avait eut l’idée idiote de se mettre sur sa trajectoire.

Plus il y à de personnes entre moi et l’autre dingue, plus j’aurais de temps…
A peine une poignée de secondes plus tard, Voldi atteint le chariot de ménage. D’un geste fluide il dégaine sa lame d’argent et trucide violement le bidon de nettoyant pour sol lui arrachant la moitié du réservoir. Puis il vide le bidon de 5litres de cire sur le sol. Un bref regard derrière lui et il commence à transvaser le seau regorgeant de sang dans le bidon de cire en utilisant la bouteille éventrée comme entonnoir.
* Un cuisinier manque percuter Voldi en courant comme un fou vers la sortie. *
Et en même temps, une idée semble le percuter.

TOI TU M EMBALLE LE BUFFET DANS LA NAPPE SINON JE TE PLOMBE.
Et après cache toi dans une alcôve cela ne sert à rien de courir comme un idiot, mais une fois le travail fait.


Exact, le regard impérial se porte que sur les fuyards, courrez, courrez les petits, occupez le, c’est bien ….. Dans mon coin je dois être presque invisible en restant immobile comme cela, même le chef ne s’intéresse pas à l’intérieur
* Regardant le saut en train de se vider. *
Plus vite toi..

La dernière goutte tombe dans le bidon et Voldi ajoute une poignée d’eau quasiment propre, enfin…presque transparente…pour nettoyer le seau des dernières traces du précieux sang.
Cela va être ma mixture la plus infâme, manque plus que les ailes de chauve-souris.
Un tour de bouchon, et l’affaire est entendue.

Quelques précieuses minutes viennent de s’écouler inexorablement.
Il y à encore foule et je dois avoir encore un peu de temps, pendant que l’autre dingue prend son pied à jouer avec tout le monde. C’est fou cette façon de marquer son territoire, il doit être en manque. Où alors il était chat dans une autre vie. Bon nous sommes dans un temple, un lieu sacré, ancien, remplis de gouines complètements….


Voldi se rue vers l’intérieure du temple prenant le chemin inverse…
Les gouines en folies font des orgies, donc…
Et au passage Voldi décroche violemment toutes les tentures décorant le temple avant de passer la porte des cuisines.
….des stocks. Je n’ai plus que quelques minutes avant le grand saut..
Il continue sa course et…….un léger doute lui traverse il aboutit à l’air libre.
Non, pas l’air libre à l’intérieur du temple dévasté par la fureur de la créature la plus puissante de la kabbale. La porte de service, le quai de déchargement des marchandises pour le temple.
Un imperceptible doute, je n’avais pas pensé à cette possibilité.
L’île, son palais, je sais que le phare est dans cette direction…
K…. désolé…
…ce quai et les palettes ne nourritures afin de remplir les stocks bien entamé par l’énorme buffet de ce jours. Au travail

Voldi, place un porte palette manuel sous une des palettes de nourriture, puis négligemment soulève une autre palette pour la placer par-dessus. Enfin il commence à tirer son chargement ralentit malgré sa force. Arrivé dans la cuisine en ayant renversé plusieurs tables dans son empressement. Il s’interrompt devant une réserve, un léger fléchissent dans la vitesse en passant devant la cuisinière. Et alors que la lourde table de la cuisine, transformée en projectile traverse un mur en plâtre, Voldi émerge dans le temple une grande casserole en cuivre en guise de chapeau, et un lourd chargement derrière le Lilim en train de courir vers l’empereur malgré un passage de « porte » un peu compliqué.
Au passage Voldi ramasse son colis soigneusement préparé, visiblement il à du écouter mon conseil.

Etrange, une gouine en bure, pardon une prêtresse, qui me dépasse pour aller vers le cœur du temple…

TU NE SOUILLERA PAS CE LIEUX S..

Quelle c..

De sa main libre Voldi dégaine son revolver avant de caser une balle dans la tête à la prêtresse, avant de donner un ultime effort pour passer rapidement le portail.
(Tout en se baissant afin de ramasser l’arme que brandissais la prêtresse au passage.)
Cas de force majeur, je viens de te sauver la peau pauvre idiote, je garde la paiement.

ESCUSEZ CETTE INFIDELE EMEREUR JE VAIS DE CE PAS EN VOTRE ROYAUME FAIRE AMENDE HONORABLE

Et Voldi passe le portail.

Pashad

Un Voldi la gueule dans le sable ayant manquer être cassé en deux par ses trois colis, les dents encore crispés à force de tenir un bidon de 5 Litres essaye de se convaincre qu’il n’est pas encore mort.

Visiblement il y à des connaissances autour.
Personne ne veut du gâteau ? Il est écrasé mais il n’a pas l’air mauvais !
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Voldi Idaho
 
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Des voix commençaient à résonner autour d'elle mais malgré tous ses efforts Caym ne parvenait plus à transmettre ses pensées à qui que ce soit. Plus de télépathie... Ce qui veut dire que Jack était mort. A bien y réfléchir ce n'était pas une si mauvaise chose qu'il ne soit plus de ce monde, la seule chose que Caym regrettait c'était qu'elle ne l'ai pas tué elle même. Avec ses conneries d'invoquer des créatures surpuissantes ils les avaient foutu dans une sacré merde. Et Lidrya qui ne voulait toujours pas revenir à elle... La Lilioth commençait à perdre espoir quand un soubresaut secoua l'humaine. Un jet de sang sortit de sa bouche et éclaboussa en beauté le visage de Caym. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour gouter son sang alors qu'elle laissait son coeur tranquille puisqu'il battait seul à présent.

- Bienvenue en enfer Chesly... Heureuse de te voir ouvrir l'oeil, c'est Hadès qui va être content.

Enfin du moins peut être moins furax qu'il y a quelques minutes...

La pauvre était une loque effondrée à terre, elle gémissait bêtement attendant peut être que sa sauveuse continue de s'occuper d'elle. Caym se releva vite fait dès qu'elle fut sûre que l'humaine était sortie d'affaire. Elle ne s' éloignerai pas d'elle au cas où, il fallait absolument garder un oeil sur ce précieux vermisseau qui pouvait faire basculer leur destiné à tous. Enfin à tous... Pour l'instant Caym se sentait bien seule au milieu de ses corps décharnés des rochers qui semblaient bouger ou être tout simplement en fusion. Elle remercia secrètement sa mère qui avait orienté son don sur le tissage. Sans sa robe en Tissu Impérissables du Temps elle aurait la peau brûlée et ce n'était pas le temps de dépenser son orgone en régénération. En y réfléchissant bien, à être tombée sur ces corps putréfiés n'était pas ce que l'on pouvait appeler la réception la plus glamour de l'année mais au moins la mollesse des chairs putréfiées avait évité la casse.

Bon sang mais où sont passé les autres?

Caym regarda autour d'elle scrutant l'horizon rougeâtre pour apercevoir une forme ou deux se profiler. Elle se tourna doucement et vit une silhouette masculine s'avancer vers elle. Caym jeta un regard en coin à Lidrya, vit qu'elle respirait toujours et du coup se précipita en courant vers celui qu'elle voyait au loin. Peut-être Songes avait-il entendu son appel? Il n'était qu'à quelques mètres mais les fumées et brouillards de ce monde troublait facilement les formes autour de vous. Ce ne fut pas le plus jeune de tous les Lilioth qu'elle aperçut alors mais le plus âgé. Elle se jeta quasiment dans ses bras, heureuse d'avoir un allié auprès d'elle.

- Asmodée, tu ne peux pas savoir comme je suis contente que tu sois là... J'ai l'impression que ça fait des heures que j'attends que quelqu'un se ramène dans le coin!

Elle se détacha de lui prenant conscience de l'absurdité de sa phrase. Elle était ravie qu'un ami l'aie rejoint en Enfer... Sympa pour lui... Elle le prit par la main et l'emmena vers Lidrya qui gisait encore lamentablement à terre. La Lilioth se baissa vers elle et tapota sa joue du revers de sa main.

- Lidrya Chesly, je te présente Asmodée...Bah fait un effort souris ma belle... Asmodée, Lidrya Chesly, la femme de notre cher Hadès récemment arrachée des griffes de la faucheuse par moi même. On a tout intérêt à la maintenir en vie si on ne veut pas rester ici pour l'éternité.

Soudainement un vacarme coupa Caym qui se retourna pour voir que Voldi Idaho venait de se crasher à côté d'eux. Avec lui, de la nourriture et dans ses bras un bidon de produit ménager qu'il serrait très fort contre lui.

- Personne ne veut du gâteau ? Il est écrasé mais il n’a pas l’air mauvais !

Caym souleva un de ses sourcils l'air intrigué. Ils étaient dans un sacré merdier mais l'humour de l' insoumis faisait du bien. De toute façon ils étaient tous dans le même bateau. Elle réglerait ses comptes avec lui plus tard. Caym n'avait pas la mémoire d' Iah Hel mais les traitres elle ne les oubliait pas, un jour ou l'autre ils payaient et comptant.

- Y'a du chocolat?

Oui tiens... Un gâteau au chocolat... Comme à notre dernière rencontre Idaho, tu sais là où tu m'as dit que ce serai MES custodes...

Caym souriait mais elle était persuadée que Voldi était intelligent et que malgré la façade elle décelait chez elle une furieuse envie de vengeance. Tant mieux.
-Malencontreusement décédée-
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Caym
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Impossible d'évaluer depuis combien de temps elle marchait. Tout semblait figé ici, et effroyablement grand, sans aucun repère, si ce n'est les points noirs virevoltant au loin dans le ciel. Mais mieux valait rester loin de ces repères-là, surtout sans arme. Elle était épuisée, comme elle ne l'a jamais été. Tout était chamboulé dans sa tête, elle n'arrivait plus à se concentrer sur quelque chose de précis. C'était peut-être aussi pour ça qu'elle n'arrivait pas à évaluer depuis combien de temps elle marchait. Elle était bien contente que personne ne soit là pour constater son terrible état de faiblesse. Sur son chemin, elle croisa bien quelques nephilim et plusieurs humains, mais ils manquaient tous un peu de vivant. Et à chaque cadavre qu'elle apercevait, l'idée de retrouver sa voleuse d'âme se faisait de plus en plus insistante. De toute façon, même armée, elle ne serait pas sûre de pouvoir tenir tête à une de ces créatures volantes... Tout ça à cause de sa fichue plaie qui n'arrêtait pas de saigner. Ses vêtements s'étaient déjà imbibés de la couleur et de l'odeur du sang, ses mains aussi. Son regard était encore clair, mais si les choses ne s'amélioraient pas, elle allait sûrement y passer. Une idée qui ne lui avait jamais effleuré l'esprit auparavant, d'ailleurs.

Et puis, elle trouva son épée. La voir plantée dans le sol au loin lui redonna un peu de force pour courir jusqu'à elle. Elle la souleva difficilement, et la fixa sur son dos, là où elle a toujours été. Candice avait tellement l'habitude de ne pas s'en séparer qu'elle se sentait mal quand elle n'était pas sur son dos ou dans sa main.

*Bon maintenant, c'est quoi la suite du plan encore? Ah, voir si il y a d'autres survivants... Devoir compter sur l'aide de quelqu'un d'autre, voilà qui est assez fâcheux. Au fait, contente de te revoir, Larme. Et je sais ce que tu vas dire, mais je te coupe : oui, je peux ressentir de la joie.*
*Je n'ai rien dit.*
*Bien, alors essaye plutôt de repérer d'autres survivants. A part ces bestioles dans le ciel. D'ailleurs, tu sais ce qu'elles sont, et où on est?*
*Apparemment, dans la Kabbale. Et je sens un groupe de Lilioth dans cette direction. Vous êtes blessée?*
*Sage constatation. C'est trois fois rien.*


Mentalement, Larme montra l'endroit à sa maîtresse. Immédiatement, elle se mit en route. La douleur était toujours là, mais maintenant qu'elle avait retrouvé son épée, elle n'y prêtait plus attention.

Rapidement, elle aperçut plusieurs formes indistinctes au loin. Elle regarda derrière elle par-dessus son épaule. Une chance qu'elle n'aie pas été attaquée pendant qu'elle était seule... Et puis, plus elle se rapprochait, plus elle sentait les auras des autres nephilim. Au moins, elle n'était pas la seule en vie, ce serait plus facile. Elle réussit à distinguer les traits d'Asmodée, le forgeron. Et puis, elle vit aussi... Caym? En vie? Impossible. Elle était maintenant à portée de voix, et lança un "hé" à l'attroupement. Apparemment, ils étaient nombreux... Soudain, la douleur dans le ventre réapparut, et se propagea partout dans son corps depuis la blessure. Elle frissona, s'arrêta net, et s'écroula sur le sol, inconsciente.
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Candice Weisz
 
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Je regardais les corps tomber. Le vortex les emportait et les lâchait au sol avec plus ou moins de violence. Certains rebondissaient plusieurs fois contre les rochers, d'autres avaient plus de chance et tombaient avec plus de douceur. Mais le spectacle n'avait rien de plaisant. Les victimes seraient nombreuses. Prenant la perche comme bâton de pélerin, je me mis à descendre le long de la paroi volcanique. Mon regard restait à l'affut de Démon, ma seconde arme. J'avais gardé deux objets de ma fille et j'avais réussi à en perdre un. Je commençais à perdre espoir car une lueur se réfléchit à la périphérie de ma vision. Démon avait du rebondir plusieurs fois, l'arme avait quelques griffures. Je jurai et le reprit en main. J'ouvris le chargeur et regarda les custodes à l'intérieur. Vu mon état, mieux valait en consommer une dès maintenant.

Mais un trouble s'empara de moi. Un changement s'effectuait. J'en cherchais les origines, mais ne voulant user d'Orgone je m'abstins de recourir à la vision-vraie. Il se passait quelque chose chez ma disciple, je sentais son aura changer en moi. Que se passait-il donc en Pachad ? Moi qui croyait en connaître chaque recoin, je découvrais que je présumais encore de mes forces. La custode en main, je me dirigeai vers le point de chute. Il fallait rassembler les troupes avant de sortir. Mes sens étaient en éveil, je surveillais les créatures, mais elle semblait bien occupé à se battre pour gober le maximum de corps dans leur chute. La custode en bouche, je mordais dedans et sentis l'Orgone couler de nouveau en moi. Mon corps régénérait seul, je retrouvais mes cheveux, ma brûlure à l'épaule s'estompait. Je me sentais revivre et en accélérait le pas. Quel bonheur d'être un Lilioth ! J'aidais deux trois Lilim à se relever et cherchait du regard une connaissance. Il y avait là un humain que j'avais déjà croisé dans les geôles, mais il lui manquait bras et jambes. C'était fini pour lui. L'inquiétude me gagnait, je sentais Lidrya mourir. Je ne sais pas pourquoi je me voyais déjà l'enterrer. Egoïstement, je me demandai comment je survivrai sans elle. Il m'avait déjà été difficile de survivre à Eclipse.

Et soudain, je me remémora une femme, une toute autre femme. Sara. Elle l'ignorait encore, mais elle était en train de tout changer. Je ne mentais quasiment jamais, mais je ne lui avais pas dit toute la vérité quand elle m'avait demandé s'il ne m'arrivait pas d'avoir envie de simplement mourir. J'avais répondu que la vie était trop belle pour ne pas en profiter au maximum. Mais par moment, oui, j'aurais préférer mourir. Et si Lidrya venait à mourir, peut-être agirai-je comme Marie-Angélique. Peut-être m'empalerai-je sur une voleuse d'âme. Mais ce n'est pas en cela qu'elle était en train de tout changer. Elle m'avait fait comprendre qu'il fallait que je stoppe cette guerre et que j'aide vraiment les humains. Sa soif de liberté m'avait envahi. Le futur que je nous réservais ne me plaisait pas. Alors pourquoi ne pas profiter de Pachad pour tout changer. Un plan se dessinait. Il était horrible, mais peut-être me permettrait-il de stopper cette folie qu'était l'île de Gehinnom.

Nous marchâmes alors un petit quart d'heure et notre groupe s'agrandissait. Je me dirigeai vers ma disciple, je sentais sa troublante présence. Elle était différente. Je ne savais pas encore en quoi, mais quelque chose était particulièrement étrange chez elle. J'entendis les dernières paroles de Lyra et de Iah Hel. Elle avait raison et je n'avais pas volé sa remarque. Je m'approchai d'eux, mon groupe de survivants marchant derrière moi.

-- Et donc, nous allons la chercher, précisai-je d'entrée de jeu.

Ma main se posa sur l'épaule de Iah Hel, même en enfer elle savait être belle.

-- Merci à toi d'avoir voulu concentrer toute la colère de l'empereur sur toi. Mais il avait décidé dès le départ de se venger. C'est une créature d'automne, comme ce royaume. Et l'invoquer le jour du printemps était une insulte envers lui.

Je me souvins alors du voeu de Voldi. Officiellement, c'était un Ange qui l'avait invoqué. L'empereur tenait toujours parole quand il effectuait un marché. Alors leur mémoire n'allait pas tarder à être altérée. Peut-être même celle de Iah Hel ! A moins que dans sa colère, l'empereur mendiant refuse de satisfaire le vœu de Voldi. Je pris des gants dans ma phrase pour ne parler ni de Jack, ni d'un Ange.

-- Je pense que c'est pour provoquer un tel effet qu'il a été invoqué ce jour là précisément. Mais passons, ce qui est fait est fait.

Je me tournai vers Lyra et réalisait que seul Asmodée et moi aurions des disciples en Pachad. Je me demandai ce qui était arrivé à cette femme d'ailleurs. Je regardai Lyra, elle n'était pas en grande forme, comme cet homme à ses côtés. Quelque chose attira alors mon regard. J'entendis un bruit sourd. Quelque chose avait heurté le sol. Etait-ce une de ces créatures ? Non ! Rien à l'horizon, le brouillard m'obscurcissait la vue. Je ressentis au même moment la présence de Voldi. Sa présence venait justement du même endroit.

-- Allons dans cette direction,lançai-je en désignant du doigt le lieu d'où venait le bruit.

Mais je restai immobile en prenant la main de Iah Hel pour qu'elle reste à mes côtés un instant. Mon plan se dessinait de plus en plus et j'en posai la première brique.

-- Iah Hel, reste avec moi un instant s'il-te-plait. Je connais parfaitement ton pouvoir, mais s'il-te-plait, mémorise vraiment bien la configuration de ce lieu. Cela nous sera utile.

Ma voix était douce et ma main chaude serrait gentillement la sienne.
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Harahel
 
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Le silence était oppressant. Il y avait pourtant des cris, des pleurs, des bruits de chute, de lave peut être aussi.Il y avait des milliers de bruits indéfinissables, mais l'humaine avait cette impression de silence. Sans doute car elle était morte et qu'elle n'allait pas tarder à y retourner. Caym lui avait fait repartir le coeur, mais pourquoi ? Pourquoi ! La douleur lui vrillait le cerveau et les gémissements étaient le seul son audible qui sortait de sa bouche. Elle n'avait pas la force de bouger un membre. Et à dire vrai, elle avait peur. Très très peur. Elle avait peur de souffrir encore plus en essayant, mais elle avait aussi peur de se rendre compte qu'elle n'y arriverait sans doute pas. Etait elle paralysée ? Et si c'était le cas, pourrait elle vivre toute sa vie allongée à regarder le plafond ? En cet instant, elle voulait mourir. Elle voulait que la souffrance, la douleur cesse.

Elle reprit conscience de ce qui l'entourait quand la femme revint vers elle pour lui présenter un homme.

....

Ne trouvez vous pas cela étrange qu'une femme face des présentations en un tel lieu ? Et d'un coup, elle compris. C'était une évidence. Elle était en enfer et eux, c'étaient des démons. Elle était donc belle et bien morte. Elle sentit des larmes lui venir aussitôt mais avec l'air ambiant cela la brûla plus qu'autre chose. Elle se tordit donc de douleur en entendant une autre voix parler de gâteau. Ils se jouaient d'elle, se régalant de sa peur, de sa douleur, de son envie de mourir, alors qu'elle était déjà morte ! Elle bougea sa tête pour frotter sa joue contre le sol et elle ferma les yeux en sentant une nausée poindre. Non, elle serait incapable de bouger comme un ver de terre et de ramper pour s'éloigner de ses démons de l'enfer !

Pourquoi ? Pourquoi elle !

Elle savait qu'elle le méritait, Dieu ne lui ferait pas cela sinon. Mais elle aurait tant aimé avoir une possibilité de se racheter. D'obtenir l'absolution.

Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles.


Pardon ...
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Lidrya Chesly
 
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