[phpBB Debug] PHP Notice: in file /includes/bbcode.php on line 112: preg_replace(): The /e modifier is no longer supported, use preg_replace_callback instead
[phpBB Debug] PHP Notice: in file /includes/functions_content.php on line 678: preg_replace(): The /e modifier is no longer supported, use preg_replace_callback instead
[phpBB Debug] PHP Notice: in file /includes/bbcode.php on line 112: preg_replace(): The /e modifier is no longer supported, use preg_replace_callback instead
[phpBB Debug] PHP Notice: in file /includes/functions_content.php on line 678: preg_replace(): The /e modifier is no longer supported, use preg_replace_callback instead
[phpBB Debug] PHP Notice: in file /includes/bbcode.php on line 112: preg_replace(): The /e modifier is no longer supported, use preg_replace_callback instead
[phpBB Debug] PHP Notice: in file /includes/functions_content.php on line 678: preg_replace(): The /e modifier is no longer supported, use preg_replace_callback instead
Afficher le sujet - [Pachad] Le Dernier Chemin... [PV Les rescapés de Gehinnom] • Vegas-Elevation.

Vegas-Elevation

Gehinnom - Sins & Pleasure

[Pachad] Le Dernier Chemin... [PV Les rescapés de Gehinnom]

Archives des textes accessibles aux invités pour présenter le jeu.


Une violence sans borne continuait à triturer l'esprit d'Evaline. Toujours genoux à terre, la tête entre les mains, elle ne pouvait plus bouger, bien incapable d'action, luttant chaque seconde pour respirer et laisser son cœur battre encore... Ces cris allaient la détruire, il lui fallait chasser sans cesse les images qui y étaient associées, ces corps en décomposition, ces âmes en perdition qui venaient s'immiscer dans son cerveau. Elle le savait à l'instant même, ces hurlements sans nom hanteraient à jamais ses nuits et la feraient hurler probablement des centaines de fois à son tour.

Un goût amer remonta dans sa bouche et elle cracha sur le sable chaud... Toutes les images de ses propres cris exprimés sous la torture qu'elle avait connue des années auparavant lui revenaient une par une avec des détails sordides qu'elle avait réussi à oublier ou du moins à écarter... Douce illusion...
Elle entrouvrit ses lèvres pour laisser échapper un cri de douleur et de désespoir mais aucun son ne parvînt à sortir de sa gorge. Asphyxiée par tant de détresse et ne réussissant pas à maîtriser sa télépathie devenue une arme retournée contre elle-même, elle ne bougea plus et laissa les larmes la gagner.

Asmodée vint la sortir de ses songes en plaçant délicatement une main sur son épaule. Comme toujours il savait user des bonnes intentions pour l'aider. Il ne savait rien d'elle et n'avait jamais rien demandé. Il respectait assez sa souffrance qu'il avait vu brûler dans ses yeux dans des moments de colère ou même de jouissance pour ne pas la questionner et ainsi la réveiller. Elle senti ses mains glisser sous ses bras et l'enlacer pour la soulever. Il lui murmura quelques mots au creux de l'oreille et elle se calma contre son torse. Anéanti par la peur et les cris qui ne cessaient pas totalement mais s'étaient légèrement calmés au contact de son Seirim, elle ne vit même pas ce qui se passait autour d'eux entre Harahel et l'Empereur, toujours enfouie la tête dans le cou d'Asmodée.

* Ne plus les entendre, ne plus les entendre, ne plus les... *

Un immense trouble lui fit tourner la tête. Sa drogue ? Sa mort ? Sa délivrance enfin ?
Les cris s'atténuaient petit à petit jusqu'à devenir un vague souvenir... Elle ouvrit les yeux et comprit... Toujours nichée contre Asmodée, ils s'étaient téléportés et étaient enfin sortis de ce calvaire... Son regard se posa alors sur ce paysage d'apocalypse qui lui faisait face. Des humains pleuraient et tombaient à terre, embrassant le sol de ce qui avait été autrefois l'île de Gehinnom.
Un rire nerveux glissa entre ses lèvres et elle passa ses longs doigts fins sur celles-ci avant de mordiller le bout de son index avec désinvolture. Un léger sourire en biais se dessinait lentement sur son visage... La perspective d'un avenir glorieux pour le clan des Asmodéens, pour "son" Prophète... Voilà ce qui lui était important à présent. Rien ne lui importait sur cette fichue île. Elle n'était plus du genre sentimentale et se fichait bien de toutes ces ruines où aucun sentiment n'était venu prendre son cœur et le faire saigner à nouveau. En un sens elle pouvait être fier d'elle... Ces ruines représentaient sa victoire, son Seirim à ses côtés sa force...

Ses pensées furent très vite interrompues par un cinglant claquement de mains. Un applaudissement qui sonnait faux et avait immédiatement chassés le sourire naissant à la commissure de ses lèvres. Un frisson de peur inexplicable lui parcouru le dos et vint se perdre dans sa chevelure brune. Elle se retourna et vit Songes... Ce Lilioth dont tout était parti lui faisait face. Comment était-ce possible ? Pendant leur périple en Pachad, tout le monde parlait de sa prétendue disparition et la délivrance que cela représenterait une fois qu'ils seraient sortis et elle le voyait là, juste à quelques mètres d'eux ! Son sang se glaça au discours de Songes. Non, non, non ça ne pouvait être vrai... Elle allait se réveiller de ce fichu cauchemar et laisserait s'extérioriser ce "ouf" de soulagement qui lui oppressait la poitrine chaque seconde un peu plus fort.

Plus les paroles de Songes gagnaient son corps et son esprit, plus une lente fièvre s'emparait d'elle. Les Elohim ne pouvaient pas être là... Comment continuer à vivre ici ?
Elle se détacha de son Seirim et fit quelques pas pour mieux observer Songes... Bon sang, ce type la faisait osciller entre dégout et envie... Quel personnage fascinant...

Un regard inquisiteur la fit décrocher son regard du Lilioth. Elle croisa alors le regard d'Eulalie et se força à lui sourire. La pauvre semblait perdue et Evaline avait assez connu cet état de détresse pour vouloir soudainement l'aider et lui éviter toute cette douleur. S'approchant lentement d'elle, elle se posta à ses côtés et laissa ses bras descendre le long de son corps. Elle tritura sa robe rouge déchirée et glissa ses doigts sur ses joues pour en enlever la suie des derniers jours. La Lilim regardait en direction des Lilioth, n'osant presque plus respirer en attendant qu'Asmodée prenne la décision dont elle dépendrait... Dans un mouvement de quasi détresse, elle laissa sa main frôler celle d'Eulalie et enroula deux doigts autour d'un des siens. Ainsi cette petite humaine serait moins seule pour affronter l'avenir... Asmodée en avait décidé ainsi, Evaline ferait alors tout pour l'aider...
Image
Avatar de l’utilisateur
Evaline Gyna
Lilim - 101 ans
Clan des Asmodéens
 
Messages: 1988
Partenaires honorés: 2


La musique à lancer sur une autre page http://www.youtube.com/watch?v=0zCtulfmc_o (désolée, pas trouvée sur Jiwa en plus de 30')

Légère comme l’air, quasiment imperceptible en fait, ce fut pourtant cette toute petite pression des doigts d’Evaline autour des siens qui fit comprendre à la jeune femme que la décision d’Asmodée était prise et qu’elle suivrait cet homme puisqu’il le suivrait aussi. Eulalie n’imaginait pas rester en arrière si son repère bougeait et elle lui emboîta le pas, courant en direction de la côte comme la plupart d’entre eux. La sirène qu’ils avaient entendue émanait d’un bateau, elle en était quasiment certaine. Leur seule chance de quitter cette île. Pourtant, lorsqu’arrivée au bord de mer, elle réalisa qu’il allait falloir nager et ensuite monter discrètement à bord, Eulalie hésita une fraction de seconde avant de plonger dans l’eau. La distance lui paraissait grande, sans compter qu’un nombre aussi important de nageurs allaient forcément attirer l’attention. Qu’importe ! Evaline et Asmodée nageaient déjà au loin côte à côte et la jeune femme se décida à les rejoindre vaille que vaille. Sans être comme un poisson dans l’eau, elle était une bonne nageuse. Au pire, ses mouvements étaient légèrement gênés par sa robe mais le jupon avait été taillé à plusieurs reprises, si bien qu’il s’arrêtait à mi-cuisses désormais. Elle vit certains s’arrêter, pris de crampes. Elle en vit quelques uns sombrer sous les flots bleus mais parcourut aussi vite la distance qui la séparait du bateau avant de saisir l’échelle de corde et de grimper celle-ci avec précaution. Entendant dire qu’ils allaient devoir neutraliser l’équipage du navire, un frisson parcourut l’échine de la jeune femme. Le terme était dit avec trop de fermeté pour qu’elle puisse douter de sa signification. Jusqu’à atteindre le bastingage, elle crut encore il y avait une autre issu possible mais lorsqu’elle vit plusieurs corps déjà sans vie sur le pont, le doute n’était plus permis.

Eulalie chercha Evaline du regard mais dans la cohue, elle distinguait à peine les Lilim des humains. Après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble durant plus d’un mois, c’était à croire qu’aucun d’eux n’envisageait de baisser les bras maintenant et qu’ils étaient prêts à s’entraider encore, à se salir les mains pour se rendre maîtres de ce navire et quitter cette île définitivement. Elle suivit un groupe à l’intérieur du navire, se retrouvant bientôt dans les cabines de l’équipage. L’un d’entre eux poussa une première porte, suivit de près par deux autres hommes et des cris résonnèrent ainsi que des bruits sourds. Lorsqu’ils ressortirent, leurs traits étaient assombris, leurs mains teintés de sang aussi, et silencieusement, ils passèrent à la cabine suivante. Eulalie entra jeter un coup d’œil dans la première pour découvrir les cadavres des matelots qui s’y trouvaient. Remarquant un couteau sur le sol, elle s’en empara et ressortit pour suivre ses compagnons. Des bruits de courses se firent entendre derrière elle et lorsqu’elle se retourna pour voir qui arrivait, elle eut juste le temps de se baisser et d’avancer la main qui tenait l’arme pour ne pas se faire éjecter par le marin qui fonçait droit sur eux. Elle sentit la lame pénétrer la chaire de l’abdomen, s’y enfoncer comme dans du beurre. Incrédule, l’homme recula en se tenant le ventre, retirant la lame du couteau au passage, ce qui fit jaillir son sang sur la jeune femme. Il recula de quelques pas et elle se redressa au moment où il s’effondrait sur le sol, mort. Si Eulalie n’avait pas cherché à le tuer ni même le blesser, elle n’éprouvait pourtant aucune peine, aucun regret pour ce qu’elle avait fait. Des cris résonnants dans son dos, elle ne s’attarda pas davantage, rejoignant ses compagnons pour les aider comme elle pouvait. Bien plus tard, lorsque tout fut terminé et que les cadavres furent entassés dans un des containers, la jeune femme réalisa qu’elle n’avait pas lâché le couteau, le serrant dans sa main à s’en briser les phalanges. Partout où se posait son regard, elle ne voyait que visages tirés, ensanglantés ou baignés de larmes. Quelques uns ne manifestaient pas la moindre émotion, regardant déjà au loin. Elle repéra enfin Evaline, saine et sauve, postée non loin d’Asmodée et, seulement, elle poussa un soupir tout en lâchant l’arme dans l’océan.

Plusieurs heures s’écoulèrent avant qu’ils ne voient se dessiner une côte à l’horizon. Au cours de celle-ci, leur navire avait été accosté par un bateau de gardes-côtes mais la rumeur s’était propagée qu’ils s’agissaient pour certains d’Elohims déguisés que le Lilioth Songes et Lydria avaient réussi à neutraliser. Eulalie n’écoutait pas vraiment lorsqu’on lui raconta ces faits, indifférente. C’était à peine si elle avait eu conscience de débarquer sur la terre ferme du port de Los Angeles, si elle avait eu conscience de suivre le groupe en direction d’un endroit plus sûr. Sa seule certitude, c’était que même loin d’elle, Evaline gardait un œil sur elle et qu’elle faisait de même. Pourtant, en touchant au but, en atteignant leur destination finale et en réalisant qu’ils se trouvaient à Las Vegas, la jeune femme reprit tous ses esprits et songea à nouveau à leur fausser compagnie discrètement. De là, elle pourrait rejoindre un commissariat, expliquer ce qui s’était passé, téléphoner à ses parents et regagner Londres. C’est alors qu’une évidence vint la frapper de plein fouet, brutale : Aux regards des hommes et de la loi, même si elle avait été enlevée contre son gré, elle s’était rendue coupable de meurtre sur ce navire ! Comment justifier pareil crime en voulant retrouver son existence ? Elle finirait jugée et en prison… Une fois de plus, elle rencontra les prunelles d’Evaline posée sur elle. Avait-elle deviné ses intentions ? Senti son trouble ? Elle ne le saurait sans doute jamais mais à travers son regard empli de bienveillance et son léger sourire, elle l’aida à choisir « sa voie ». Elle resterait à Las Vegas, dans le sillage de cette femme, pas forcément avec elle mais jamais très loin toutefois. Intérieurement, elle formula un vœu qui n’appartenait qu’à elle et rendit son sourire à Evaline.
Image
Avatar de l’utilisateur
Eulalie Tannen
 
Messages: 4735
Partenaires honorés: 2

La vie n'est faite que de lumineuses surprises et de sombres contrariétés. La journée avait commencé par un grand soleil, mais elle se finirait dans la plus grande noirceur. Harahel en avait le sentiment. Il regarda ce crâneur frapper dans ses mains. Au simple son, à la simple distance entre chaque «clap», il avait compris quel était cet homme face à lui. En fait, il détestait Songes car il lui ressemblait. Jeune, impétueux et arrogant. Soudain, il prit un coup de vieux et se sentit tel Baphomet qui regardait son imbécile de jeune frère. Mais les ressemblances s'arrêtaient là. Leurs idées quant au sort des humains les avait définitivement séparés. Il était loin de penser qu'une femme tenterait de les rapprocher, loin de penser que cette femme n'était pas Lidrya. Harahel regarda les Lilioth rejoindre Songes tour à tour. Iah Hel fut la première d'ailleurs. Lui, il ne disait rien et regarda simplement vers le temple. Le regard du Lilioth s'obscurcit légèrement pour laisser libre court à son pouvoir. Demander à un insoumis de ne pas faire quelque chose est le meilleur moyen pour qu'il le fasse. C'est peut-être là un bon moyen de les manipuler. Il pensait que Songes mentait et observer le Temple finit de le convaincre. Des résidus d'Orgone s'en échappait et un Elohim ne pourrait vraiment pas sentir facilement un Nephilim utiliser de ses pouvoirs sur l'île.

Harahel vit alors sa femme s'avancer. Elle semblait décidée et ses propos le rendirent très fier d'elle. Elle fondait le clan des éphémères et elle s'en rendait bien compte. Harahel avait toujours su qu'il avait besoin d'eux, il n'avait jamais pensé à marcher avec un clan d'humains guidé par une humaine. Il était un peu comme les Nephilim en somme. Il avait toujours voulu les libérer, mais il s'était toujours comporté en meneur avec eux. Jamais il n'avait pensé les laisser marcher seuls à ses côtés, voire devant lui. Sa propre puissance l'aveuglait et le maintenait dans ce clivage hiérarchique. Harahel sourit à sa femme et se demanda un instant si elle n'avait pas recouvré la mémoire en nommant le clan avec ce mot qu'il affectionnait tant : «Éphémère». Il la regarda, elle ne disait rien de plus et elle avança vers Songes. Le Lilioth consommait un peu d'Orgone pour cacher le fait qu'il usait de nouveau son pouvoir. Ses yeux restèrent de la couleur de l'azur, mais ils sombrèrent vers l'acier en la regardant. Quelque chose était différent en elle. Enfin, non quelque chose était redevenu normal en elle. Il n'arrivait pas tout expliquer de son nouveau pouvoir mais il vit clairement que Lidrya avait recouvré sa mémoire. Harahel en eut le coeur brisé. Non pas parce qu'elle avait retrouvé ses souvenirs, mais parce que ses souvenirs ne suffisaient pas pour qu'elle se jette dans ses bras. D'ailleurs, tout à l'heure, elle ne lui avait même pas rendu son étreinte. Le regard du Lilioth se posa sur Songes. Ce qu'il vit le tétanisa, la peur s'installa en Harahel. Il stoppa immédiatement son pouvoir et recula d'un pas. Non, Harahel n'irait pas dans une autre prison pour Songes. Il ne conduirait pas les humains en enfer pour une seconde fois. Songes n'étaient que Samaël en un sens. Alors, Harahel recula d'un second pas et de façon très autoritaire, il plaça sa main gauche devant Voldi pour qu'il recule et ne libéra pas la main de Sara. Il ne leur demandait pas leur avis. Harahel changeait et son geste, il le prononça bien pour que les humains qui n'avaient pas encore fait leur choix comprennent son désaccord.

De nombreux Lilim suivirent Songes, de nombreux humains courraient à leur perte. Harahel le ressentait, il n'avait jamais eu aussi peu de doutes. Il ne se sentait pas bien depuis qu'il avait vu l'aura de Songes. Il attendit qu'ils furent loin pour se tourner vers le groupe restant. Les Lilim étaient vraiment peu nombreux. Il les recompta. Ok, Songes avaient quasiment entraîné toute la race nephilim avec lui. Les humains restant était en très grande majorité. Il regardait ceux qui restaient et fut réellement surpris. Il y avait des serviteurs qui l'avaient accompagnés chaque jour au phare, il y avait cette femme à qui il avait sauvé la vie dans les cuisines, cet homme qu'il avait simplement écouté pleuré pendant une heure en Pachad. Harahel lui avait consacré une heure de son temps. Ce n'est rien une heure pour un immortel, mais l'éphémère comptait Harahel dans ses amis pour cette simple écoute. Quelle confiance peuvent offrir ces humains ! Harahel marcha lentement vers la plage. Le groupe était parti à la nage et gagnait un cargo. Ils allaient devoir l'aborder. Une jeune femme demanda à Harahel pourquoi il n'avait pas suivi ce groupe. Le Lilioth ne répondit pas. Il les invita à se cacher dans la forêt et il partit avec Voldi dans les ruines du Palais. Ils avaient plusieurs choses à ramener. Les deux insoumis trouvèrent rapidement la cache secrète que Lilith gardait jalousement. Ils trouvèrent le réceptacle renfermant les précieuses fioles de sang. Mais le réceptacle poussiéreux était vide. À la poussière qui en tomba quand il l'avait ouvert, Harahel fut soulager. Ce n'était pas Songes qui avait mis la main dessus. Enfin, ce n'était pas Songes, si et seulement si le Lilioth n'était pas sur l'île depuis plusieurs semaines... Harahel et Voldi se rendirent à la Tour Pourpre. Sa fouille fut difficile car elle s'était écroulée sur le palais. Le haut de la Tour était même tombé derrière le palais. Il s'y rendirent et Harahel fut surpris par ce qu'il y trouva.

Le corps de Maïra Kolan était là, étendu. Elle ne portait aucune blessure apparente. Le rituel de Samaël l'avait foudroyé. Un homme la tenait dans ses bras. Une épée le transperçait. Apparemment, il avait vu le coup venir, mais il n'avait pas eu envie de la lâcher. Andrew tenait Maïra dans ses bras avec un amour qui se prolongeait après la mort. Le pouvoir d'immortalité de cet humain avait dû s'éteindre en même temps que Lilith. Il tenait en ses mains sa seule raison de vivre. Harahel aurait voulu les enterrer ensemble. Mais cela aurait été un indice pour les Elohim. De plus, cet homme avait voulu mourir ainsi, alors le Lilioth les laissait ainsi. Harahel prit néanmoins un objet cher à Maïra, il le donnerait à Lidrya plus tard. Voldi n'était plus là, il avait dû se rendre auprès de sa demeure pour voir si Khalan avait survécu. Mais il ne restait en ce lieu que plusieurs cratères. Les pièges de Voldi avait dû emporter plusieurs Elohim. Ce n'est que vers le soir qu'Harahel rejoint le campement dans la forêt. Il mit du temps à le trouver et comprit que les tentes de Caym génait la détection de ce qui se trouvait en dessous. Voilà un point intéressant, voilà pourquoi Songes avait tant espéré que Caym le suive.

Harahel regroupa les humains et leur demanda où ils voulaient vivre. Il prit note de chacun de leur désidérata et y accéda volontiers. Il leur remit des sacs contenant de l'argent et quelques bijoux qu'il avait récoltés. Mais ses propos changèrent alors. Il leur expliqua que s'ils étaient libres, il fallait qu'ils se taisent et cachent le secret de cette île sinon ils seraient à leur tour torturé dans l'alter ego de la tour pourpre Elohim. Il avait eu beau rire en disant qu'elle devait être blanche au paradis, chacun comprit que le sang pourpre y coulait autant qu'ici. Il suffisait de regarder le massacre que les Elohim avaient opéré en exécutant tous ces humains. Harahel sortit des tentes et rejoint Sara.

-- Je sais que je t'ai empêché d'aller voir Songes, mais j'ai perdu ma femme. Enfin ma femme va perdre son innocence en suivant cet homme. Et si je n'ai pu tenir ma promesse avec elle, j'aimerais tenir celle que je t'ai faite sur le voilier. Harahel jouait nerveusement avec son alliance. Je suis le premier Lilioth à me marier, mais je me demande parfois si je ne vais pas être le premier à divorcer avec mes conneries... Je guide des gens en enfer, je change le destin de trois races et je n'arrive même pas à parler à ma femme. Pourtant Dieu sait que je l'aime et que je suis fier d'elle. Enfin, passons, je la retrouverais vite. Je ne sais pas où ils vont, mais les retrouver ne sera pas bien difficile. Harahel releva les yeux et regarda Sara. Songes et Caym vont reconstruire une prison. Je ne suis pas assez puissant pour les en empêcher. Je vais aller les rejoindre. Non pas pour récupérer ma femme. Elle s'est choisie un grand destin. Elle a trouvé sa voie et je suis sûr qu'elle saura créer ce clan totalement. Mais je veux vivre à ses côtés, donc je retournerais dans cette prison pour que je l'aide à la transformer en ce que elle elle veut. Mais avant cela, je voudrais savoir ce que toi tu souhaites. Où tu souhaites vivre. Je peux te ramener dans ta ville natale, rejoindre tes proches. On trouvera un moyen d'expliquer ton absence si tu le désires. Alors que comptes-tu faire ? Que désires-tu faire ?

Personne ne saura vraiment comment Harahel avait réussi à convaincre les humains de regagner les royaumes de Kabbale. Ils gagnèrent Zakai qui fut une paisible escale. Puis les humains retrouvèrent définitivement leur liberté. Certains purent vivre à Lyon, d'autres à Tokyo, ville Elohim par excellence, quelques uns choisirent le nouveau monde et un couple qui s'était formé en Pachad accoucherait de leur fille à Londres. Le destin nous fait croiser des gens qui changent notre destinée. Une femme, Evaline, avait par sa simple présence changée la destinée d'Eulalie. Jamais, elle ne rentrerait à Londres qui n'avaient pourtant jamais été si proche. Elle s'était battue pour recouvrer sa liberté. Elle l'avait gagnée mais elle ne s'en était pas aperçue contrairement à Sara. Alors, elle avait continué à courir et avait suivi Evaline et Asmodée. Harahel ne savait pas s'ils étaient des anges gardiens ou non. Peut-être Eulalie serait prisonnière de Vegas. Mais peut-être y est-elle aussi par choix, par un choix finalement fait librement. Eulalie était-elle si prisonnière ? Sara était-elle si libre ?

Quelque temps plus tard, un avion se posait sur la piste 21 de l'aéroport Mac Carran. À son bord, Harahel bien sûr, mais il n'était pas seul.
Image
Avatar de l’utilisateur
Harahel
 
Messages: 2390
Partenaires honorés: 5


La grande majorité des survivants décide de suivre Songes, je ne me préoccupe pas vraiment des autres, trop absorbée par le lilioth. Sans nous laisser le luxe de l'hésitation, il s'éloigne avec empressement vers la plage. Je le suis sans réfléchir, mon choix est tout fait je veux survivre et éviter l'affrontement avec nos ennemis jurés. Arrivé au bord de l'eau il s'arrête et scrute l'horizon. J'aperçois au loin ce qu'il regarde, un bateau. Alors c'est ça la solution pour nous sortir d'ici? Je l'écoute nous donner ses instructions et je me jète à la mer. Je nage sans réfléchir, droit devant. Je suis bien décidée à être de ce voyage et à ne pas laisser s'échapper mon billet de retour à la civilisation. Rien ne m'obligera à suivre les autres une fois qu'on sera arrivés à destination si? Parvenus aux échelles, je regarde autour de moi et c'est là que je me rends compte qu'Harahel n'est pas là. Eh zut ! Quelle crétine ! Il est resté avec les humains qui veulent redevenir libres. Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué plus tôt? J'étais trop concentrée sur le fait de fuir cette île maudite! J'hésite. Je ne peux pas le laisser tout de même. C'est un grand lilioth et il n'aura probablement pas besoin de moi, il n'empêche que je suis liée à lui et que je suis fidèle à mes engagements. Lidrya à mes côtés commence à monter à bord, suivie par d'autres. Je me sens tiraillée et reste immobile dans l'eau.

* Pense à toi sombre idiote ! *

Je cherche derrière moi pour apercevoir le rivage. Je me mordille la lèvre et jète un œil vers le cargo. Clare, Lyra, Lyra, Clare. Le cœur ou la raison, vivre selon mes convictions ou survivre en optant pour la loi du plus fort ? Marre de ne pas savoir. En fait je sais, c'est là au fond de moi. Je rebrousse chemin à la nage en souhaitant bonne chance en pensées à ceux qui partent. Il ne me reste plus qu'à trouver mon lilioth. L'île est assez vaste mais je suppose qu'ils n'ont pas du trop s'éloigner. Je l'espère. Je n'ai vraiment pas envie de me retrouver seule dans cet endroit plein de cadavres. Melmoth. La douleur est toujours sourde en moi, elle palpite à chaque battement. Il faut que je fasse mon autiste et que je me blinde contre tout cela. J'aurais peut-être du prendre le bateau finalement. Il faut bien que je compose avec ces deux parts qui vivent en moi, à moins qu'un jour j'arrive enfin à trancher.

Bon, il faut que je trouve Harahel et le groupe. Le lien doit m'aider à le situer non? Pourquoi je n'arrive pas à maîtriser ce foutu sys... Sans comprendre ce qui m'arrive, je me retrouve téléporter à ses côtés. Je vacille un peu sur mes jambes comme si j'allais perdre l'équilibre, totalement surprise. Je le regarde incrédule, trempée de la tête aux pieds. Est ce que c'est lui qui m'a fait venir? Est-ce qu'il a ce pouvoir? A t'il senti que je le cherchais? Non, c'est moi qui ai fait ça, j'en ai la certitude. Nouveau pouvoir encore? Je bafouille un « désolée » en rougissant. J'espère ne pas avoir alerter un régiment d'anges en furie. J'ai bien compris qu'il nous faut nous faire tout petits ici. Je sonde les alentours, certaine de les voir débarquer avec ma malchance innée, rien ne se produit. OUF ! Nous sommes quelque part à l'entrée du palais je pense, j'aurais pu venir à pieds. Il va falloir que je songe à faire attention à ce que je souhaite histoire de ne pas atterrir dans une boulangerie le dimanche matin. Non ! Ne pas penser à un bon bain, non ! Je me concentre sur ce qui m'entoure et mon seirim me donne des instructions, il compte fouiller certains endroits de Gehinnom. Je ne suis pas très à l'aise avec cela, pourtant il faut bien en passer par là. Il doit le sentir car il me demande d'aller m'occuper des humains qui sont partis vers la forêt. Je ne me le fais pas dire deux fois. Je m'exécute et m'y rends... en marchant cette fois.

Je me mêle au groupe, pas vraiment surprise de voir que tous ces hommes et ces femmes ont choisi la liberté. Rayden en fait partie. J'essaie de rester le plus loin de lui possible. Il me rappelle trop Pachad, le pacte et ce que je suis capable de faire pour survivre. Et puis je voudrais lui faire comprendre qu'il va retrouver sa vie et que je n'en fais plus partie. Je suis contente pour lui, pour eux tous. Ils ont de la chance même si je sais que tout ce qui leur est arrivé à Pachad et sur l'île les aura forcément changer. On ne peut plus être les même après cela. Et moi? Non, plus de questions... Je m'occupe comme je peux, sans dire un mot ou juste le minimum. Je me tiens un peu à l'écart de tous ces gens qui retrouvent leur enthousiasme, sans doute à l'idée de revoir leurs familles, leurs amis. Après un long moment Harahel revient. Il les réunit pour leur faire promettre de ne rien dire à notre sujet. Je ne sais pas si tous tiendront leur parole. Au moins ils ne sauront pas où nous comptons aller ensuite, moi non plus d'ailleurs. Je suivrai mon seirim et j'aviserai. Je suppose qu'il ne renoncera pas si facilement à Lidrya et que finalement nous allons retrouver les autres. Son petit discours est très émouvant en tous cas, je lui adresse un sourire comme pour le soutenir. Puis c'est au tour de Rayden de prendre la parole. Cet humain n'en finit pas de me surprendre. Il veut nous aider lui aussi. Il jète un regard vers moi et je détourne les yeux. J'aurais préféré qu'il parte, qu'il soit heureux ailleurs, il le mérite. Je ne peux que respecter son choix bien que je sois contrariée que nos chemins soient encore liés.

Il est temps de partir, je regarde une dernière fois l'île. Au moins j'emporte avec moi quelques souvenirs, des rencontres surprenantes. J'ignore ce que l'avenir nous réserve, me réserve. Une nouvelle page se tourne, un nouveau chapitre commence. Mon intuition est confirmée, nous irons bien retrouver les néphilim survivants aux États-Unis. Nous montons à bord de l'avion qui nous y emmènera. Je m'assois près du hublot et regarde le piste, l'air absente quand la voix du jeune homme me tire de ma rêverie. Rayden demande à s'installer à mes côtés, je lui réponds un peu froidement que je suis fatiguée et me détourne pour couper court à la discussion dont je ne veux pas. C'est finalement un de ses congénères qui prend place à mes côtés. Je me cale dans mon fauteuil et fais mine de dormir. Il n'en est rien, je pense à ce qui nous attend, je pense à ce qui a été, je pense aux êtres chers qui sont tombés, je pense à mes choix, à mes doutes, à ce qui fait de moi celle que je suis. Je songe aux anciens pouvoirs, aux nouveaux, au changement qui s'opère en moi, à la discussion que j'ai eu avec Harahel. La fatigue finit par avoir raison de mes dernières forces et je sombre dans un sommeil sans rêve.
Image
Avatar de l’utilisateur
Lyra Waldon
 
Messages: 271
Partenaires honorés: 0

C’était de toutes évidences l’heure du grand choix et chacun devait désormais faire le sien, chacun devait choisir de partir ou non. Pouvait-on vraiment avoir confiance en un Nephilim ? Plus je tournais et retournais cette question en mon esprit, moins je la comprenais, autant se l’avouer, j’étais totalement perdu et je ne savais pas du tout quoi faire. Pourtant fidèle à moi-même je souriais, pour une vieille promesse faite sur une tombe, Dieu que ce n’était pas le moment de se montrer nostalgique, il y avait à présent un choix à faire, il fallait partir avec Songes ou partir avec Harahel. Lidrya avait marqué son choix en parlant du Clan des Ephémères, et la question avait claqué dans mon esprit comme un coup de fouet, la même question que j’avais posé à Lyra, « et maintenant ? » Maintenant je ne savais pas quoi faire du tout, j’étais véritablement, je pourrais très bien me reposer sur Lyra pour faire ce choix, mais cette dernière me semble proche de Harahel et je ne doute pas que son choix soit déjà fais. Mon sourire ne s’efface pas, mais cette fois il sonne vraiment faux, je suis en pleine réflexion, d’un côté la promesse d’une continuation, de l’autre la possibilité de retrouver ma vie, mon passé et tout ce qui avait été autrefois ma vie. Mais qu’avait-elle été finalement ? J’avais fais des choix, tous inlassablement mauvais et si j’avais finalement la chance de reconstruire une nouvelle vie fort de cette expérience ?

Je regarde les gens avec qui j’avais passé un peu de temps en Pachad, tous semblent perdus, Lyra quand à elle s’est rapprochée de Songes et elle ne semble pas décidé à revenir vers son Seirim malgré cette rupture soudaine que le Lilioth avait provoqué en se reculant avec une humaine et le sieur Voldi. Je respire, je soupire et d’un petit pas je prouve ma décision, je décide de suivre Harahel, pas parce que je ne crois pas l’autre Lilioth digne de confiance, mais parce que c’est un choix que j’établis, celui de la liberté, retrouver mon passé, renouer avec ce que j’ai toujours connu avant. Je fais ce choix à contre-coeur car je ne sais pas ce qui nous attends, je ne sais pas ce qui attends les autres et j’ai peur. Un humain me regarde et tentes un sourire, comme pour me rappeler que normalement c’est moi l’humain qui me sourit. Je chasse mes pensées en secouant doucement ma tête, le choix devait être fais maintenant et je l’avais fais, il ne restait qu’une seule façon de le vivre à présent, il me fallait le vivre pleinement. Je repris de mon assurance et mon sourire se fit plus honnête à nouveau, pas moqueur ou provocateur pour ceux qui avaient rejoints Songes, c’était un sourire sympathique, du genre de sourires nostalgiques qui signifient que l’on ne se reverra pas avant longtemps. Etait-ce le bon choix ? Je n’en savais absolument rien, c’était mon choix, partir loin, rentrer en Australie, vivre ma vie et oublier cette expérience, mettre de la distance entre ce qui était arrivé et moi.

Pourtant rien n’est jamais simple quand il s’agit de vies humaines, rien n’est simple quand il faut regarder les restes d’un champ de bataille ou plutôt d’une vaste extermination. Mes yeux se posent sur les corps autour de moi, mon sourire c’est doucement éteints sans que je ne m’en rende compte, il y a des Nephilim allongés à côté d’humains, le spectacle est douloureux et cruel, les deux espèces avaient soufferts et étaient mortes ensemble, tués apparemment par l’arrogance d’un seul et achevé par la violence d’autres. J’avais déjà vu la mort de près, mais jamais de cette façon cruelle, l’île était pourtant si radieuse et belle, et la joie de vivre l’habitait même si les choses n’étaient pas simples pour eux. Les autres humains semblaient ne pas voir ce spectacle, ils voyaient surement la liberté qui approchait, où ils restaient volontairement aveugles aux morts pour ne pas douter de leur choix. J’aurais peut-être ou surement dû faire la même chose qu’eux, mettre des oeillères, me concentrer sur ma liberté, tout oublier et ne voir que mon choix, ne voir que la liberté qui se profilait.

Lyra avait finalement choisis de revenir vers Harahel, et je ne marchais pas loin d’elle, je souriais à chaque fois qu’elle regardait comme si de rien était, je la leurrais de mon bonheur car mon coeur n’était pas vraiment à sourire, il était annihilé de ce que mes yeux et se serrait un peu plus à chaque corps. Le moment décisif de ma décision fut je crois lorsque le Lilioth nous rassembla pour nous demander où nous voulions aller vivre. Mon choix était tout fais, et bien sûr je demandais à rentrer chez moi en Australie, revoir ma maison, revoir celle qui m’avait marqué et changé à jamais. La revoir était un euphémisme, car elle ne m’avait pas changé dans la vie. Le Lilioth acceptait les doléances de tous et chacun, prévenant après avoir distribué l’argent et les bijoux qu’il faudrait toujours cacher l’existence de cette île sous peine de connaître la souffrance et la violence des Elohim. Nous le regardâmes tous sortir de la tente, avant de tous nous regarder mutuellement, chacun se demandant surement ce que l’autre pensait, et un silence lourd de sens s’installa, le massacre de l’île était dans toutes les mémoires. Il y avait dans la tête des Nephilim et mon regard croisa celui de la demoiselle que j’avais côtoyé tout ce temps en Pachad, celle avec qui j’avais fais un accord qu’elle m’avait signalé ne plus avoir effet. Je me levais finalement, serrant ma main sur le sac qui m’avait été donné et soupirant en effaçant mon sourire, je venais de faire un choix :


- Vous m’avez vu souriant et heureux en Pachad. Aujourd’hui...maintenant, je m’offre à vous tel que je suis vraiment, je ne souris pas et comme chacun d’entre vous j’ai peur. J’ai peur de demain, j’ai peur de ce qui va arriver, j’ai peur de souffrir et j’ai peur de mourir. Avant d’être arraché à ma vie pour être emmené ici, j’avais une existence tout comme chacun d’entre vous. Et comme chacun d’entre vous on m’y a arraché de force. Aujourd’hui, nous avons choisis la liberté parce que nous pouvons le faire, mais j’aimerais que vous preniez le temps de réfléchir à votre choix. Je ne vous demande pas de revenir dessus, je n’en ai pas le droit. Je vous demande d’y réfléchir pour être sûr de vous. Violences, viols et humiliations étaient, sont et seront surement toujours un lot quotidien au près des Nephilim, mais ont-ils une seule fois tués autant d’humains que les Elohim l’ont fais ? Oui c’est vrai, nous pouvons finalement rentrer chez nous. Des centaines d’humains ont été massacrées, mais quelle importance, nous on rentre à la maison. Les Anges vont pratiquer un autre massacre avec les Nephilim, mais nous on sera bien à la maison. D’autres humains vont surement encore mourir, mais ce ne sera pas nous puisqu’on sera à la maison. Mes choix n’ont que rarement été les bons, mais pour la première fois je suis vraiment sûr de moi, car pour la première fois il m’est offert de prendre part à quelque chose de plus grand que ma seule existence. Vous pouvez partir l’esprit tranquille, vous avez tous, nous avons tous, mérité de rentrer et de vivre une vie de rêve après ce que nous avons connue, nous méritons tous de rentrer à la maison et de vivre loin des Nephilim. Mais moi, je ne rentre pas à la maison. Je vais aider les Nephilim à survivre parce que certains méritent que l’on se batte pour eux, mon regard s’était posé sur Lyra au moment où je disais cela. L’Homme a connu des hommes sombres dans l’histoire, des personnes qui ne reculaient devant rien mais l’Homme a aussi eu du bon, des gens qui n’ont pas eu peur d’aider les autres. Pourquoi en serait-il différent des Nephilim ? Ne nous offrent-ils pas de partir, indemnes et pour vivre une vie de luxe ? Harahel sait qu’il faut des humains pour que les Nephilim survivent, mais ils vous offrent à tous de partir parce qu’il ne veut pas vous contraindre. Il est comme chacun de nous, il doute et il a peur de demain, mais pourtant il nous a guidé vers la survie et finalement vers la liberté. La prendre me tente énormément, mais non je ne rentre pas chez moi, car je crois qu’il y a du bon en certains d’entre eux et que cela mérite que l’on se battre pour eux. Le choix est à vous pas à moi, et personne ne vous jugera de partir car vous avez mérité une vie libre.

Mon regard passa encore sur les gens présents et finalement je laissais tomber au sol le sac qui m’avait été donné. Je m’approchais de Lyra qui était à côté de la sortie de la tente, je lui offrais un regard sûr de ma décision et un sourire de sympathie. Mes lèvres se posèrent sur la joue de la Nephilim, comme une façon de prouver aux autres que je n’avais pas peur, mais en réalité c’était un baiser qui la remerciait de m’avoir amené à réviser mon jugement. Je le regretterais peut-être, mais peu importait, je quittais la tente, ayant scellé mon destin sous cette tente. Harahel avait-il su exactement ce qui s’était passé pour que certains choisissent de rester finalement ? Je n’en savais rien et je n’avais pas la moindre idée si cela avait quelque chose à voir avec mon discours, peut-être mais rien ne le prouvait et alors que l’avion atterrissait finalement à Las Vegas, je regardais la Nephilim se réveiller. Je m’étais assis à côté d’elle, et à peine avais-je cherché à discuter qu’elle avait été prise de sommeil. Avais-je fais ou dis quelque chose de mauvais ? Je n’en savais rien du tout, mais j’avais laissé ma place à un autre humain, et je jalousais qu’elle dorme la tête sur l’épaule de cet humain. Pas une puérile jalousie amoureuse, j’avais simplement le sentiment que je perdais de plus en plus le peu de contact que nous avions établi en Pachad. Elle semblait vouloir s’éloigner et mettre de la distance, était-ce ma faute ? Je m’en inquiéterais plus car pour le moment, nous atterrissions à Las Vegas...Bienvenue en enfer...Encore...
Image
Avatar de l’utilisateur
Rayden Henderson
 
Messages: 398
Partenaires honorés: 4

Enfin, les aventuriers de l'enfer ont vu leur pénible périple prendre fin dans ces terres ingrates et hostiles, havre de peur et épreuves pour les nerfs à chaque instant. Asmodée s'était fait peu présent vis à vis de ses congénères par moment, il veillait sur Evaline c'est certain, mais aussi sur ceux qui venaient le trouver à l'instar d'Eulalie. Ayant préférée choisir celui qui profita d'elle durant ces longues semaines et évitant ainsi le sort d'autres humaines tombées sous les assaults de nombreux lilim.
La déchirure que sentit le forgeron avec leur monde d'origine fut particulièrement rude, les cris, les plaintes, les supplications de ses disciples toujours sur l'ile fut un terrible maelstrom, vortex de pensées, de peurs. Asmodée n'eut d'autre choix que de s'imaginer dans un lieu loin de tout, où nul ne viendrait lacérer son esprit. Le plus étrange est que son esprit trouva un refuge dans la prison de sable de son ennemi juré, en ce lieu rien ne surmontait sa colère et sa rage envers l'archange Raphael, une haine si forte si intense, plus brulante que la roche en fusion, plus destructrice qu'une tremblement de terre de forte magnétidue. Cette rage occultait les plaintes des disciples agonisants simultanément et liés à leur seirim mentalement. De plus, il entendait et ressentait les agitations d'Evaline allongée à ses cotés. Comme dans un état second, le lilioth parvint à écarter tout ses troubles, il alla trouver le contact de sa ravissante disciple aux prises avec le même genre d'attaques mentales. Elle ne le savait pas, mais en ne maitrisant pas totalement sa télépathie, elle évita des troubles encore plus forts. Mais elle était forte et les deux immortels enlacés l'un à l'autre partageaient leur réconfort.

Une présence puissante, même terriblement puissante attira l'attention d'Asmodée et il entendit la voix lugubre du seigneur de ce royaume. Harahel avait fini par l'appeler et bien vite tous se retrouvèrent dans un endroit plus confortable mais le plus important était cette information qui passa entre les différents membres exilés en ces lieux, deux jours avant de sortir d'ici.

Quelques humains et lilim suivaient Asmodée et cette "voie" qu'il leur proposait de caresser, rares étaient les lilim qui y croiraient sincérement mais tous avaient compris le but de cette secte et aucun ne tenta de discréditer le grand prophète. Asmodée n'était pas dupe, il savait que tout les humains qui le suivaient n'avaient pas tous totalement foi en lui ni en ses annonces de trouver une vie meilleur et pleine de plaisir. Il avait l'identité de certains des mortels, mais ils jouaient le jeu et cela lui convenait pour le moment.

Enfin, ils arrivèrent sur Gehinnom, bien que l'ile n'avait que peu de ressemblances avec ce qu'elle avait été, hormis le coté purement naturel et encore, les corps en décomposition, les batiments détruits. Asmodée pensa se téléporter dans son antre et vérifier si là aussi, le "ménage" avait été fait. Mais il ne se faisait pas de fausses idées, seuls des elohims auraient pu faire un tel carnage ou un Nephelim assez puissant, plus que Lilith elle même ? Asmodée n'avait pas connaissance d'une telle créature, éveillée du moins.
Mais il avait senti la disparition de la reine, une autre de sorte c'était créé, l'esprit de Lilith était anéanti, à présent, nul n'avait une quelconque autorité sur le forgeron. Le couple royal n'étant plus, les lilioths allaient devoir s'en sortir par leurs propres moyens.
Les paroles des uns et des autres ne troublèrent pas la réflexion du seirim des Asmodéens, jusqu'a ce que des claquements de mains se firent entendre précédés par le signalement d'une aura assez puissante qui tira immédiatement Asmodée de ses pensées. Il croisa le regard des autres lilioth pour avoir un indice qu'il n'aura pas vu, mais il n'apprit rien jusqu'à l'apparition de Songes, que ressemblait plus a Robinson Crusoé qu'autre chose. Mais cette aura, cette magie lugubre qui se dégageait de lui, qu'était ce ?
Ceci intrigua fortement le lilioth, quelle est la raison de ce changement si singulier à son égard. Il se garda toutes fois d'avoir la bouche, écoutant les paroles du nouveau venu.

Apres quelques mots, le temps était venu de prendre une décision, Songes ne semblait pas vouloir laisser le temps à ceux qui lui faisaient face pour réfléchir, certains allèrent vers lui et bien vite il commença à courir, une bonne partie des rescapés de Pachad sur ses talons.
Asmodée croisa le regard d'Evaline, il l'avait senti tellement troublée, bien plus que d'habitude, en particulier ses toutes dernières heures. Il ne lui avait jamais posé de questions sur les démons qui continuent encore et toujours à troubler son esprit si souvent meurtri. Il l'acceptait comme elle était, à la fois fragile et sauvage, effrayée et fiere. Le regard qu'elle lui lança exprimait tant de sentiments divers, mais le plus important, une envie de vivre, comme une flamme intense luttant contre le vent pour ne pas s'éteindre. Il approuva d'un signe de tête et elle fila telle une panthère poursuivant sa proie. Les autres humains et lilims qui étaient restés pres de lui, furent un peu troublé sur l'action à entreprendre et Asmodée leur annonça de suivre Evaline, qu'il les rejoindrait rapidement après avoir effectué une vérification. Tous suivirent les pas de Songes, courant à perdre haleine, sauf quelques uns qui restèrent en retrait, Asmodée ne prit pas le temps de discuter avec ceux entourant Harahel, il disparut.




Le forgeron rejoignit son antre, il passa dans ses appartements, curieusement tout semblait à peu prés en ordre, bien qu'une épaisse poussière recouvrait chaque meuble, chaque tapis. Il chercha la présence de ses serviteurs et de ses disciples, mais ne trouva personne. Asmodée n'avait pas idée qu'il s'était écoulé tant d'années depuis son départ, bien que toute cette poussière aurait pu le mettre la puce à l'oreille. Il se téléporta à sa forge, il fut surpris de constaté que la température était bien plus basse que d'ordinaire et les vapeurs quasi inexistantes...
Il appela Arion, mais ne sentait plus sa présence, le magma d'ordinaire si actif etait sur le point de se solidifier, l'énergie si forte en ce lieu avait disparu en son absence. Il regarda alors la fameuse enclume d'onyx noir, les petites runes la décorant ne luisaient plus du tout et lorsqu'il posa sa main dessus, un froid glacial l'accueillit. Une page venait de se tourner pour le forgeron et ce qu'il avait accompli jusque là.
Lorsqu'il alla récupérer un sac contenant de la poudre des minerais les plus rares sur terre, il vit un triste spectacle...
Son autre favorite gisait sans vie contre une des parois de ce qui avait été la legendaire forge, et son fidèle molosse ayant posé ses deux têtes sur les cuisses de la belle, Morkaï semblait mort de faim aux cotés du cadavre d'Aliya.


Fidèle jusqu'au bout, brave bête...


Asmodée se détourna, prenant le précieux sac en bandoulière, un soupir résigné s'échappa de ses lèvres, un dernier regard où flottait une certaine tristesse se posa sur les deux corps sans vie.

Quel dommage...

Le lilioth se téléporta sur la plage, puis à diverses reprises pour retrouver ceux qui suivaient Songes, il repéra un cargo au loin, l'idée d'y monter sembla évidente. Asmodée se changea en mouette et pris son envol volant assez haut dans le ciel pour se méler aux autres volatiles. Il se rapprocha du navire, virevoltant tantot d'un coté puis de l'autre et finit par plonger à vive allure, jusqu'à entrer dans l'eau dans un léger "plouf" à peine audible vu les bruits produits par tout ces nageurs, ce qui créait une sacrée confusion d'ailleurs.
Asmodée reprit forme humaine avant de refaire surface, il avait bien visé, Evaline était à deux ou trois mètres devant lui, il vit Eulalie non loin également, ainsi que d'autres têtes connues.
L'abordage fut assez rapide et efficace, aucun pouvoir ne fut utiliser à bord et les rescapés s'en sortirent fort bien. Les membres d'equipage tué furent planqués et les autres confinés dans diverses pièces et surveillés de près par des lilims et humains. Ces derniers avaient prouvé leur envie et leur soutien, ce que personne ne pouvait contester à présent. Mais ce genre de preuves ne suffira probablement pas à convaincre certains immortels, le regard brulant de Songes en disait bien plus que ses maigres paroles, il cachait son jeu, Asmodée en était sur. Mais pour l'heure, il suivait gentiment, veillant sur ceux et celles qui ont choisi de croire en cette prophétie qu'il a créé.

Alors qu'un bateau des gardes cotes s'amara au cargo, Asmodée continuait à fouiller le navire, cherchant dans les soutes d'éventuels membres d'equipages planqués, il passa à coté d'Evaline, il sentit son parfum mêlé aux odeurs iodés et salées. Il se demanda si elle n'avait pas besoin justement de faire le point et ne l'interpella pas, ni verbalement ni mentalement.
La fouille totalement terminée, Asmodée remonta et prononça quelques morts enverses ses fidèles, les rassurant, leur disant que leur terre promise était en approche et que là, en faisant des efforts de concert, leur vie ne sera que meilleure.
Le cargo accosta, les survivants de Pachad débarquèrent, ils avaient pour certains trouvé de nouveau vetements, certains avaient même pris le temps d'en confectionner eux même avec les tenues des marins.
Les voila tous à Las Vegas, ville connue du monde entier pour diverses raisons, même si les casinos en sont la premiere. Asmodée avait visité celle ville alors qu'elle sortait tout juste de terre, elle avait bien changé depuis. Il croisa le regard de certaines connaissances, un sourire flottant sur de nombreux visages exprimait l'espoir et le pire semblait être passé.
Cette pensée traversa egalement l'esprit d'Asmodée mais il repensa un instant à Songes... et il se dit à lui même que personne n'allait être à l'abris des surprises, en particulier les mauvaises, voir tres mauvaises.

A son tours, le forgeron suivis par quelques adeptes alla fouler de nouveau le sol de cette immense cité où le luxe, la fete, la luxure et les jeux d'argent semblent les uniques motivations de ses habitants et des touristes. Asmodée pensa qu'il ne pouvait que se plaire dans une telle ville, si riche en population donc...en orgone.


Voici le berceau de la Prophetie, cherchons un endroit pour y créer notre temple.
Image
Avatar de l’utilisateur
Asmodée
Lilioth - 7000 ans
Clan des Asmodéens
 
Messages: 4530
Partenaires honorés: 14


(http://www.youtube.com/watch?v=QwSpHGkPjjI&feature=related)

Lidrya n'avait pas eu conscience qu'il fallait faire un choix. Elle s'était en réalité avancée vers les Lilioths pour leur parler à tous. Mais quand le son retentit et qu'elle vit Songes se tendre à cet appel. Elle écouta les brefs mots qu'il prononça. Maintenant ou jamais. Elle le vit partir suivit de près par bon nombre de Lilim mais aussi par des humains ... Alors elle se tourna pour faire comme eux, mais un mouvement capta son attention. Elle vit l'Insoumis retenir Voldi. Elle eut l'impression à ce moment là de ne jamais avoir eut aussi mal de toute sa vie. Ce n'était qu'un simple geste. Il protégeait les siens. Et étrangement, Lidrya avait déjà l'impression de ne plus en faire partie. Vivre sans Harahel. Cela lui semblait si inconcevable. Comment ferait-elle pour survivre sans lui ? Car si elle était en vie, c'était bien grâce à lui. Une personne la bouscula et elle y reconnu un humain. Elle attrapa son poignet l'empêchant d'aller plus loin.

"Tu es sûr de toi ?"
"Je veux quitter cet enfer. Fou moi la paix."

Il projeta la main de Lidrya plus loin et elle soupira. Les humains de "Songes" avaient choisit leurs voies. Elle n'était pas la bonne. Lidrya en avait conscience, car elle savait qui il était. Ou du moins croyait le savoir. Elle regarda sur le côté sans vraiment se tourner vers Harahel et elle vit sa main qui tenait celle de Sara.

...

C'était si facile de faire un choix. Mais qu'en était-il du fait de l'assumer. Et c'est ainsi qu'elle suivit l'humain, se frayant le même chemin que lui, se baissant pour éviter les branches, jouant de ses bras pour enlever ce qui la gênait. Ils couraient tous vers une liberté. Mais ils couraient pour la liberté des nephilims. Le comprenaient-ils ? Le paysage, à ce moment là, était splendide. Un bateau cargo au loin, des hommes et des femmes dans l'eau, et une île qui ne serait jamais cité dans les livres d'histoires. Lidrya ne s'arrêta pas et elle continua droit devant. Et elle comprit que ce serait chacun pour soit. Ce n'était pas sa vision des choses. Elle avait toujours tout fait pour les aider, tous et chacun. Mais quand elle vit qu'elle devançait une autre femme plus âgée qu'elle et que celle ci lui demande un coup de main, Lidrya savait déjà qu'elle ne l'aiderait pas. Son regard croisa le sien et elle vit la compréhension dans les yeux de celle ci.

*Ne m'abandonnait pas.*
*Pardonnez moi*

C'est ce que disaient leurs yeux et cette île emportait encore un peu de Lidrya avec elle. Elle se haïssait. Aimerait elle la personne qu'elle était entrain de devenir par la force des choses ? L'échelle fut son salut et elle continua de suivre le mouvement. Elle talonnait toujours cet humain qui prit un outil contondant dans une caisse à outil. Il en tendit un autre à Lidrya.

*Non pas ça ...*

Elle le regardait le suppliant du regard de lu ôter cette arme improvisé de la main, mais il n'avait que faire des affres d'une petite humaine. Lui, il voulait survivre ! La boule au ventre se forma. Après tout n'avait elle pas fait son choix ? Il aurait été si simple de rester auprès d'Harahel. Mais lui prendrait soin des humains, pas Songes. Elle vit une porte s'ouvrir et un matelot en sortir avec une pelle, il arma son bras pour donner un coup dans le dos de l'humain qui avançait. Lidrya ne réfléchit pas plus que cela, et le coup partit à hauteur de la tête du matelot. Mais elle n'y avait pas mit toute sa force, alors il se retourna vers elle. Et Lidrya le regarda en comprenant une chose. Il ne pouvait pas la tuer. Il ne pouvait pas tuer les humains de l'île de Gehinnom. Il en pouvait pas tuer les humains de Pachad. Car ils avaient tous survécus à l'enfer ! Alors elle arma de nouveau son bras et l'autre humain abatis la sienne. Le reste se passe de commentaire. Car le reste il faudra vivre avec ...

Le temps s'écoula de nouveau. Les Lilims et les humains sur le bateau restant chacun dans leur coin, ruminant leurs sombres pensées. Lidrya faisant de même, mais bien vite interrompu par l'apparition de Songes. De nouveau, ce fut une suite d'enchaînement. De nouveau ce fut une prise de conscience. De nouveau ce fut des choix à répétitions. Quand elle quitta Songes et qu'elle ferma la porte derrière elle. Elle continua sa route pour aller se réfugier dans une cabine et fermer la porte derrière elle. Elle se laissa glisser le long de la porte tandis que les larmes coulaient. Cet homme la détruisait de l'intérieur. Il avait été le premier à abuser de son corps. A se servir de ces pouvoirs pour faire d'elle une marionnette. Ensuite, il y avait une nouvelle fois promis de la tuer. Elle ne doutait pas qu'il le ferait un jour. Pourtant, il avait été obligé de ne pas le faire encore de suite. Il l'avait emmené en Pachad alors qu'elle essayait de le secourir. Et elle l'avait suivit au lieu de suivre celui qu'elle aimait. Et à cause de cela elle avait du sang sur les mains. Du sang à profusion. Encore et toujours. A cause de lui, elle n'était plus elle. A cause de lui, elle perdait tout.

Elle resta de longues minutes ou de longes heures ici pour finir par remonter et voir Iah Hel. Elle se dirigea vers elle et elles entamèrent une discussion. La Lilioth avait toujours le don de la réconforter en quelques mots. Elles s'étaient amusées comme elles le pouvaient, mais le pensaient elle réellement à ce moment là ?

La côte se rapprochait dangereusement et la liberté que les humains désiraient tant ne leurs seraient pas donner. Lidrya se demandaient qui y croyait encore. Elle avait remarqué Evaline dans les personnes présentes et encore une fois, elle fit tout pour l'éviter. Mais elle devenait nerveuse à l'approche de la terre ferme. Elle se devait de parler aux humains, au maximum d'humains. Si elle ne le faisait pas, de nombreuses personnes mourraient ici. Elle ne voulait pas de ce rôle et pourtant, elle avait décidé de le prendre, alors maintenant, elle allait jouer à quoi ? A la petite fille qui doute à chaque instant ? Elle pensa à Maïra et elle comprit mieux ce que son amie devait ressentir. Cela lui fit mal au cœur de penser à elle. Elle savait que sa meilleure amie était morte. Sa meilleure amie qui était une Lilim ! Elle arrêta finalement de tergiverser pour se joindre aux humains présents, saluant certaines personnes qu'elle connaissait et elle s'installa sur une caisse en bois. Elle remonta ses genoux sous son menton et elle les regarda tous discuter. Certains faisaient partis du groupe d'Asmodée. Certains d'eux étaient de fervent croyant en ces bonnes paroles; Comment pouvaient ils être aussi stupide ? Que les nouveaux humains se fassent avoir été "compréhensible", mais eux ? Après tout ce qu'ils avaient vécu ! Lidrya ne comprenait pas. Depuis quand d'ailleurs, elle ne comprenait plus, elle qui essayait d'être toujours une personne ouverte. Elle finit par tousser, à se racler la gorge et une jambe retrouva le sol, tandis que l'autre restait près de son corps.

"La liberté que l'on vous a promis, vous n'allez pas la retrouver. Il aurait fallu suivre Hadès pour cela et encore, je ne suis pas certaine que Caym n'est pas déjà lâché ces chiens sur les survivants du groupe des Insoumis."

Le silence était total et Lidrya se sentait gênée. Mais elle n'avait pas le temps de mettre les formes. Au moins, maintenant, elle avait l'attention de tous. Harahel était fou de penser que les humains qu'il avait avec lui s'en sortiraient. Il était un doux idéaliste, un doux rêveur, malgré toutes les années qu'il avait à son actif, il croyait encore aux personnes qui l'entouraient. Elle se fit violence pour ne pas plus penser à lui, sinon, elle se perdrait.

"Songes n'a aucunement l'intention de vous libérer. Vous en savez trop. Alors vous suivez soit vous mourrez. TAISEZ-VOUS !"

Le brouhaha commençait à se faire sentir et Lidrya était maintenant debout, ses joues étaient rouge. Pourquoi elle n'était pas une petite souris !!!

"Arrêtez de me faire croire que vous n'y avez pas déjà pensé. Comme si vous y croyez encore à tous cela. Nous avons du sang sur les mains et ce sang c'est celui des nôtres ! Vous savez où est leur force ? C'est que nous on se tire dans les pattes !!! Alors oui je suis la pute d'Harahel. Oui j'ai baisé Maïra la grande inquisitrice et si elle était encore là, je le ferais de nouveau ! Mais vous là, oui vous, n'êtes vous pas les premières à aller voir le lit de mon mari ? Vous Messieurs, n'êtes vous pas les premiers à avoir remué la queue face à Maïra ? Vous êtes comme eux ! Tellement comme eux."

Et finalement, les larmes coulèrent. Elle se rappelait douloureusement de Maria, la rebelle. Oui, elle avait été la première à créer ce gouffre en elle. Elle avait regardé le couple qu'elle formait avec Harahel et l'instant d'après, elle se jetait dans ses bras. Et Lidrya voulait se battre pour ça ? Pour des trainées comme elles ? Alors que les humains ne pensaient qu'avec leurs queues ? Elle avait envie de vomir.

"Si vous ne les suivez pas, vous mourrez. Vous, là, continuez de suivre le prophète. Il vous protégera. Il a besoin de vous et vous croyez en lui. C'est un bon échange. Pour les autres, pensez-vous réellement pouvoir retourner à votre vie ? Pensez vous réellement que vous allez pouvoir vivre avec l'île de Gehinnom en tête ? Avec Pachad en tête ?C'est impossible. Vous le savez. La seule vie qu'il vous reste maintenant, c'est celle où vous allez vous battre. C'est celle où vous allez les faire changer. Nous sommes des éphémères. Nous ne faisons que poser la première pierre. Les suivants continueront de semer le doute chez les nephilims. Et dans cent, deux cent ou peut être cinq cent ans, le nephilim changera peut être à notre égard. Nous ne nous battons pas pour nous, mais pour les suivants. Nous ne prenons pas les armes, mais nous utilisons nos armes. S'il vous plaît, restez en vie ! Restez en vie !"

Lidrya ne savait pas quoi dire d'autres. Et bien vite les questions fusèrent, mais aussi la colère et les pleurs. Lidrya géra comme elle pu, épaulé par d'autres. Elle ne savait pas s’ils avaient compris son message. Mais elle espérait avoir été honnête et franche.

Le reste du voyage se passe en silence pour Lidrya. Elle essayait d'être avec les humains et de les aider. Mais quand ils arrivèrent à Vegas, elle n'en croyait pas ses yeux. Alors maintenant elle allait vivre ici ? Elle trouvait cela si incroyable. Et c'est un regard perdu qu'elle jeta aux alentours. Elle entendit Asmodée et vit les humains le vénéraient. Lui, il avait tout gagné. Tout comme Songes vu le nombre de Lilim qui l'avait suivit. Elle tourna son visage vers Iah Hel. Elle avait beaucoup perdu. Mais elle n'était pas Lilioth pour rien. Lidrya lui sourit, un sourire un peu faux. A quoi ressemblerait sa nouvelle vie ?
Image
Avatar de l’utilisateur
Lidrya Chesly
 
Messages: 1456
Partenaires honorés: 4

PrécédenteSuivante

Retourner vers Archives ouvertes

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité

cron