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Vince McBeth

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Vince McBeth

Messagede Vince McBeth » Dim 17 Oct 2010 23:12

Identité du suspect: Jack Bethanie
Hé, oui, Vince McBeth c'est un alias. Ce sale type est connu sous au moins trois identités différentes et recherché sur deux continents, par une demi-dizaine de gouvernements et autant d'états aux USA. Vous trouverez un dossier complet d'Interpol, du MI-5, de l'anti-gang, de l'ATF et de la DEA sur vos bureaux.

Profil psychologique du suspect:
Le sujet souffre d'un complexe d'infériorité lié à une forte surcharge pondérale et à son origine sociale modeste qui lui ont valu moqueries et quolibets pendant l'enfance. Classiquement il a alors sur-compensé son manque de confiance en soi par une agressivité qui se double avec l'âge d'un syndrome de domination. McBeth est donc du genre qui aime que tout fonctionne comme il l'entend et ne supporte ni la surprise ni la déception. Il est également particulièrement autoritaire n'hésitant pas à recourir à la menace de violence puis à la violence pour se faire obéir. Sa formation dans une branche particulièrement activiste de l'IRA a aggravé une paranoïa latente et en fait quelqu'un de particulièrement méfiant mais aussi bien préparé, difficile à surprendre.

Sa personnalité extrême le rend difficile en affaire et l'oblige à recourir aux services de nombreux comptables. Contrairement à la plupart des chefs d'organisations criminelles qui s'entourent d'un nombre restreint d'agents de confiance, il préfère déléguer à un grand nombre de spécialistes choisis pour leur compétence et compte sur la compétition entre ses hommes et la surveillance généralisée pour garantir la loyauté de ses hommes. On retrouve donc à tous les étages de sa pyramide hiérarchique un nombre important d'hommes de mains très qualifiés.

Pour ce qui est de sa vie privée il a été marié quelques années puis a divorcé. Il a depuis structuré sa vie sexuelle de la même manière que son travail. Il enchaine les aventures sans s'attacher. Par ailleurs de nombreux témoignages concordants lui prêtent des penchants pervers de plusieurs ordres, sado-masochiste notamment. D'après ce que nous savons il est strictement hétérosexuel et a une préférence marquée pour les jeunes femmes entre 18 et 25 ans. Il est par contre très méfiant en ce qui concerne les mineurs, sans doute pour éviter des problèmes avec la justice. On retrouve le même genre de comportement méfiants vis-à-vis de ses impôts qu'il règle rubis sur l'ongle, sans doute pour éviter une fin à la Capone.

Pour conclure McBeth est fasciné par l'histoire des chefs de guerre de toutes époques et de tout pays. Principalement il est très versé dans l'histoire des Pictes d'Ecosse, des Samurais du Japon, des Légionnaires Romains et des guerres Médiques.

Vous l'aurez compris messieurs vous aurez à faire à une personnalité perverse qu'il sera difficile de piéger. Infiltrer son organisation est clairement la partie facile, arriver à approcher McBeth et à y survivre sans se faire épingler relève par contre d'un exploit que nos cinq défunts agents n'ont pas su relever. Puissiez-vous avoir plus de chance.

Description du suspect:
Là c'est la partie facile, reconnaître le bonhomme. Presque 1,90 mètre de haut pour environ 180 kilos, vous aurez à faire à une masse! Caucasien entre deux âges, brun, yeux marrons, deux tatouages. Le premier sur le bras droit est une phrase en lettre gothique: "En Écosse, pas besoin de couronne pour être Roi" et le deuxième dans le dos est le blason du clan McBeth. Sa principale caractéristique reste son poids.

Il choisi sa garde-robe avec grand soin. Toujours habillé dans des costumes sur-mesure faits dans les matières les plus chères il aime à exposer ainsi sa richesse. Il n'en prend néanmoins pas grand soin et il arrive fréquemment qu'il arbore des tâches suite à un repas salissant ou à d'autres activités moins avouables. Contrairement au choix des matières, le choix des couleurs lui, est marqué par un mauvais goût certain, notamment pour les cravates qui vont du rouge sang au vert pomme soulignés par des motifs géométriques. Il porte également souvent une petite broche en forme de médaille qu'il a obtenu dans la légion étrangère, en France.

12 août 1974: Détroit

Si je me souviens de Jack Bethanie? Un peu que je me souviens, Big Beth' qu'on l'appelait. C'était un des gosses du quartier. Je me souviens bien d'une fois où il m'a fait pétocher grave. Il devait avoir 6 ans, un truc comme ça, pas plus. Mais il était énorme, une boule. Avec des potes on trainait, vous savez ce que c'est d'être ado dans un quartier pourri de Détroit m'sieur l'agent? C'est pas très cool, y'a pas grand chose à faire à part zoner et emmerder les gosses du quartier. Et donc ce jour-là on tombe sur Big Beth, notre punching-ball préféré. Il se baladait souvent du côté du vieux terrain de basket. Depuis ils l'ont détruit ils ont construit une banque à la place. C'est pas un drame ça m'sieur l'agent un joli petit terrain de basket où les gamins ils pouvaient s'amuser ils y foutent une banque ou une connerie de société immobilière que c'est leur faute si y'a la crise. Hein? Bethanie? Ha, ouais. C'est que ça remonte tout ça m'sieur l'agent je l'ai pas revu depuis cette époque, vous lui voulez quoi au fait? Pas mes oignons? Ouais, vous avez surement raison m'sieur l'agent. Donc on était là, tranquille et passe le gamin. Comme je vous disais il passait souvent par là parce que son père était toujours en train de baiser à droite à gauche et que sa mère elle picolait du coup ça devait pas trop lui plaire de rester à la maison. Sur qu'il préférait notre compagnie. Donc on le voit arriver et là Bob il doit lui dire un truc du genre "hé, Big Beth, tu sais jouer au basket?", une connerie comme ça. Et il lui lance le ballon bien fort. Vous savez comme on est à c't âge là, on aime bien se bousculer. Et là le gamin il tombe sur le cul. On voyait bien qu'il avait mal, il avait les larmes au bord des yeux. Alors nous pour le taquiner on lui dit genre "ho, le petit bébé, il va pleurer" ou je sais plus quoi. Sur quoi il ferme ses gros doigts boudinés et on voit qu'il est sur le point de craquer. Vous savez l'esprit humain c'est un truc vachement bizarre. Un moment on peut être triste et d'un coup la tristesse est remplacée par un autre sentiment, la colère par exemple. Ce jour-là il a commencé à être en colère, et du coup il a pas pleuré. Je crois que depuis ce jour il a jamais arrêté d'être en colère, surement pour plus jamais pleurer. Et alors il a mordu Bob, il l'a carrément mordu jusqu'au sang, comme un vampire. Et nous on s'est écarté, putain on s'est dit qu'il devait avoir un couteau ou quoi mais non, le docteur il a dit que c'était juste les dents et qu'il avait serré super fort, comme les gens qui ont la rage. Et quand il lâche Bob, ben Bob il fait quelques pas en arrière. Et alors le petit Big Beth, lui, il s'est relevé et il prend son élan et il fonce sur Bob, tellement il était gros vous pensez bien c'est Bob qui s'est retrouvé sur le cul. Et là Big Beth il lui fout un coup de poing genre comme dans les films. Et un autre, et encore un autre. Et Bob il lui dit d'arrêter et Beth lui, il écoute rien, il continue de taper. Nous on s'est cassé quand on a entendu un truc craqué, le docteur il a dit que c'était surement quand la mâchoire elle s'est cassée. Vous auriez du voir ça, il l'a pas raté le Bob. La dernière fois que je l'ai vu c'était y'a quelques jours ben croyez-moi ou pas il garde encore des cicatrices, et il parle tout bizarre, le docteur il dit qu'il retrouvera jamais l'usage complet de sa mâchoire. Hein, vous voulez l'adresse de Bob pour l'interroger? Ouais, sans problème. Et, au fait pourquoi vous posez toutes ces questions pour une affaire vieille de trente ans? Il est devenu quoi le petit Bethanie? Pas mes oignons? Ok.

05 Janvier 1986: Bamako

C'était une belle journée d'hiver au Mali. Les Hivers sont doux là-bas, surtout dans les jardins du palais présidentiel, verre de bourbon et cigare s'ajoutent à la magnificence des paysages. Ma première réaction quand je l'ai vu fut la surprise. Je ne m'attendais pas à quelqu'un d'aussi jeune. Ce fut ma première question. Il me répondit qu'il avait fêté ses dix-huit ans pendant l'année révolue avant de relativiser son importance dans le conflit qui venait de s'éteindre. La guerre de la Bande d'Agacher avait coûté plusieurs dizaines de soldats à l'armée Burkinabé mais le Mali aussi avait eu une note salée. Il devait sa victoire à une meilleure organisation mais surtout à un meilleur approvisionnement en arme. Pour parvenir à un degré d'équipement suffisant le gouvernement Malien avait secrètement fait appel à des petits trafiquants comme le jeune Jack Bethanie. Il commençait à être connu dans le milieu comme le principal fournisseur d'armes de contrebande du MidWest, ce qui n'est pas grand chose. Mais après cette affaire il avait un carnet d'adresse bien plus garni. Le conflit de noël a été sa première opération d'export, il a sorti une trentaine de fusils des USA vers l'Afrique pour fournir le Mali. A cette occasion il avait rencontré les meilleurs dans le domaine du commerce international légal et illégal d'armes. Ma mission était d'obtenir de lui qu'il me mette en contact avec ses collègues et nouveaux amis. A l'époque je travaillais pour une branche radicale d'un parti révolutionnaire Namibien. Nous discutâmes pendant plus d'une heure, ce jeune homme m'étonna par son aplomb et sa grande culture. Il connaissait bien l'histoire de l'Afrique et la situation dans mon pays. Il finit vite par comprendre qu'il ne m'intéressait pas pour lui-même mais pour les gens avec qui il pourrait me mettre en relation. Je me souviendrais toujours de ce qu'il me dit alors:

"Que veulent vos camarades en fait? Ils veulent des armes, peu importe qui les fournit. Je pourrais vous permettre de rencontrer Yuri Petrov et il vous vendrait sa camelote russe ou Hugues Le Carré qui a encore à vous vendre des fusils qui ont servi à son père sous l'occupation. Ou alors je vous les vends moi, vos armes. J'ai accès aux derniers modèles, les plus performants. Mes amis en Amérique vous les voleront directement dans les camions d'Armalite. Et avec l'argent que je viennent de me verser les Maliens je compte bien construire une usine. Vous avez bien entendu, une usine. Le trafic c'est une chose mais imaginez ce qui pourrait advenir si je pouvais directement construire en dehors de toute règlementation internationale. Il ne tient qu'à vous de décider si cette usine doit être construite dans votre pays ou dans un autre."

Quatre ans plus tard mon parti gagnait les élections et l'usine de Bethanie fonctionnait à plein régime. Cet homme est un visionnaire, purement et simplement. Il a irrigué l'Afrique en armes de fabrication locale pendant des années et a soutenu directement ou indirectement toutes les révoltes, tous les coups d'état, toutes les répressions, toutes les résistances, toutes les guerres frontalières, civiles, ethniques, colonialistes et anti-colonialistes. Il a mangé à tous les râteliers et s'est constitué en quelques années une fortune et une réputation qui dure encore aujourd'hui. Mes anciens camarade l'appellent "Le frère Blanc" et je n'ai jamais regretté d'avoir accepté sa proposition ce jour-là. Mais au fait messieurs, pourquoi toutes ces questions?

23 Juillet 1993: Paris

Si je me souviens de cet homme? Jah. Mais dans le légion, on ne l'appelait pas comme fous dites. On l'appelait simplement Vincent. Fous savez nous avions tous des noms franzais dans le légion, c'est la tradition. Ils vous prennent comme fous êtes et ils effacent votre identité, ils effacent fotre passé et ils vous donne un nouveau nom, une nouvelle vie. A condition que fous fous battiez pour eux. Mais pas Vincent, non. Lui il avait un traitement de faveur. Che crois bien qu'il leur fournissait quelque chose qu'aucun zoldat n'aurait pu fournir. Voyez-vous le légion étrangère fonctionne comme une corps à part dans l'armée Franzaise. Hors cette corps a des besoins en matériel qu'il est impossible de justifier auprès de la structure bureaucratique de l'armée régulière. Vincent pourvoyait à ces besoins. Il était une sorte de fournisseur, mais pas un vrai légionnaire. Il n'avait pas l'esprit du corps. Comme beaucoup d'entre nous il était venu d'abord pour échapper à son passé, il avait des problèmes d'argent avec des dirigeants africains, il n'en parlait pas beaucoup, difficile de vous dire les détails. Mais ce que je sais avec zertitude c'est qu'il ne se sentait pas à l'aise dans la légion. Il avait été recruté en dehors du cadre réglementaire, sans passé les épreuves physiques, il n'allait jamais au combat et il ne vivait même pas avec les autres légionnaires. Il passait quelques fois à la caserne pour faire des affaires avec les officiers et c'est tout. La seule chose qui le reliait à la légion c'était sa nouvelle identité, ce nom qu'on lui a donné, Vincent. Che ne sais pas comment il s'appelait avant mais che suis certain que c'est bien lui. Il a fini par nous trahir che crois. C'est en rapport avec une mission en Irlande, une mission de neutralisation d'un cadre majeur d'une organisation terroriste. Les frères d'armes qui sont allés tuer cet homme se sont fait piéger, les officiers étaient furieux, il y a eu un problème diplomatique avec le gouvernement Irlandais et ensuite on a plus chamais entendu parler de Vincent. On ne l'a plus chamais vu non plus. Che penzais qu'il avait été exécuté par la légion. Fous savez on ne me dit pas grand chose à moi, che suis un zimple soldat. D'ailleurs fous ne m'avez pas dit pourquoi fous le recherchez?

07 Septembre 1997: Dublin

Je parle pas aux raclures impérialistes! Combien? En petite coupure? Fais mater les bifetons. Bon, ok, pour toi je vais faire une exception. Et puis t'es américain, pas anglais, ton pays aussi a subi la colonialisme britannique. Bref, Vince McBeth. L'Écossais qu'on l'appelait. Parce que McBeth c'est un roi d'Écosse tu vois. Faut être con pour prendre travailler avec l'IRA en utilisant un nom de code Écossais. Enfin bref, je me souviens tout à fait de ce type, il en voulait. J'étais formateur à l'époque, je l'ai eu dans une de mes sessions de formation. On leur apprenait pas mal de choses aux gamins. Enfin c'était plus tout à fait un gamin, l'Écossais, il avait pas loin de trente ans, passé militaire, il savait monter et démonter plein d'armes, il en connaissait encore plus que moi. Il avait quand même quelques points faibles: les explosifs, la planification, l'expérience du terrain. L'action clandestine c'est très différent de l'action militaire, il avait pas mal de choses à apprendre. Comment il est venu chez nous? Difficile à dire, on fonctionne sur la base du "moins t'en sais, moins tu peux en dire si tu te fais attraper..." ou si tu te vends, n'est-ce pas. Mais je crois savoir qu'il bossait avec des Français avant, il les a lourdés en faisant pas mal de bruits à ce qu'on m'a dit. J'ai cru comprendre que c'est nous qui l'avions contacté en premier mais il a pas mis longtemps à retourner sa veste, il devait en avoir marre de l'armée, marcher au pas, tout ça. Y'a plusieurs IRA vous savez. Y'a les dingos extrémistes nationalistes par exemple, ils l'auraient jamais pris chez eux. Ils prennent que des Irlandais de souche, question de fiabilité, de loyauté, la famille tout ça. Nous on est plus coulants. Sur on se bat pour l'indépendance mais... disons qu'on refuse pas de faire des affaires à côté de ça. Comme moi avec vous quoi. Du coup on l'a recruté sur ses capacités, on l'a formé pour en faire un agent plus efficace et après on l'a lancé sur le terrain. Il a fait quelques missions, attentats à la bombe principalement mais aussi des négociations commerciales. Il était surtout bon pour ça, il avait le calme, les contacts, les réflexes. On était assez satisfaits de son travail. Et surtout on a vérifié sa loyauté. C'est le genre pas d'attaches, difficile de se fier à un mec qui a rien à perdre. Alors on lui a mis une petite dans les pattes. Kelly O'Connell, une chouette fille. A peu près son âge, mignonne, gentille, loyale surtout. Elle le tenait lui, on la tenait elle, c'était tout bon. Ils se sont bien entendus malgré que, bon, il était pas du genre beau-gosse si vous voyez ce que je veux dire, mais, j'sais pas, il devait avoir des qualités, les femmes c'est compliqué. Toujours est-il que ça avait l'air de coller entre eux donc on les a mariés. Belle cérémonie, j'y étais, je peux vous montrer les photos. Ce qu'il est devenu après ça? On l'a envoyé aux USA. C'était son pays, il était bon en affaire, on avait besoin d'un mec pour faire de l'import-export. Vendre de la came, acheter des flingues sur place avec le fric de la drogue et ramener les flingues au pays. Il avait déjà importer des flingues depuis l'Amérique donc il avait le profil. Je sais pas ce qu'il est devenu après mais vous pourrez surement en savoir plus en interrogeant sa poulette.

17 mars 2003: New-York

Cette ordure? J'pensais pas qu'il me ferait encore chier après tout ce temps. Ouais, j'vais tout vous dire. Une Marloboro? Ok, on s'est connu en Irlande moi et Vince. Il travaillait avec un cousin à moi, ou pour lui, j'suis pas sûre. J'suis pas conne vous savez, je me doutais bien que ce qu'ils faisaient c'était pas complètement légal mais bon, c'est un peu comme les italiens, l'omerta voyez. On en parle pas, moins on en sait moins on risque d'en parler. Au bout de quelques temps il m'a dit qu'on partait pour l'Amérique. On était déjà mariés à ce moment-là. On a emménagé dans un petit appart' du même genre que celui-là même. Au début c'était un peu la galère, il faisait des petits boulots pour un mec du coin. Quels genres de boulots? J'ai jamais demandé il m'a jamais dit. Peut-être bien qu'il refroidissait des mecs, peut-être bien qu'il dealait, peut-être bien qu'il faisait vraiment que conduire une bagnole. Si vous me demandiez de dire toute la vérité, rien que la vérité j'vous répondrais que j'en sais foutrement rien, mais il était toujours armé, toujours. D'abord il a eu des boulots plus souvent, et puis après c'était mieux payé, et après ça a été beaucoup mieux payé, mais aussi beaucoup plus difficile. On a déménagé, on vivait le grand luxe, le train de vie de rêve, mais il était stressé, ça allait plus entre nous. Croyez-le ou non mais j'l'ai aimé ce bâtard, au début on avait la flamme, mon gros nounours que j'l'appelais. Mais à la fin c'était plus du tout un gentil ourson... pardon, ça me serre encore quand j'en parle. Il a commencé à être énervé, quelques fois il me cognait. Pas souvent, quelques fois. Et puis il avait des envies franchement bizarres. Je veux dire il a toujours aimé les trucs un peu spéciaux, depuis le début. Mais au bout d'un moment c'était vraiment tordu, et puis il était de plus en plus violent. Quand j'ai appris que j'étais enceinte j'ai compris qu'il fallait réagir. C'était pas une façon d'élever un enfant. Pas avec un père comme ça, pas dans ce milieu qui puait le sang et l'argent sale. Je lui ai jamais dis que j'attendais un bébé, je l'ai juste quitté. Je suis allée vivre chez les parents d'une amie, dans l'Utah. C'était des mormons, mon fils est né là-bas et il doit toujours y être. J'en sais rien à vrai dire mais au moins je suis sure qu'il a grandi loin de toute cette merde qu'est ma vie. Quand je suis revenue, Vince était parti. Il est allé à Vegas on ma dit. Il a eu une sorte de promotion, ils lui ont demandé de monter une organisation là-bas, d'en prendre la direction et de leur envoyé une carte de noël de temps en temps. Je pense que c'était pour l'éloigner de moi en douceur, apparemment il a mal pris mon départ. Vraiment mal pris, s'il m'était tombé dessus à l'époque je sais pas si je serais encore là pour en parler. En tout cas je lui ai jamais envoyé les papiers du divorce, je les garde tout prêt mais impossible de me décider. Et puis je préfère rester ici, à une adresse qu'il connait pas, c'est plus sur.

04 Février 2010: Las Vegas

Les ombres dans le bureau du boss dessinent des motifs inquiétants, les sabres antiques et les livres reliés alourdissent encore l'ambiance. Assis dans un immense fauteuil dont on pouvait faire remonter la raison d'être jusqu'au film Scarface, le boss en personne pose ses petits yeux sur son Doug McEnroe. Ses doigts tapotent sur le bord d'un bureau lourdement chargé de rien. Il ouvre la bouche mais ne parle pas tout de suite, il laisse la tension monter encore d'un cran et finit par lâcher sa réponse syllabe après syllabe, avec une lenteur infernale:

"Si tu en savais plus sur Jamie ce serait plus facile..."

Le silence tombe alors comme un couperet et le détective jurerait sentir comme une sensation de froid dans son cou. Le froid du canon du revolver ou le froid de la lame de l'épée, c'est au choix. Mais il sait que sa tête menace de se désolidariser de ses épaules. Le boss reprend:

"Et ce n'est pas mot pour mot ce que je t'ai dis? Je veux dire quand je t'ai confié cette mission précise dans laquelle tu as échoué."

Cette fois le regard du boss se fait plus compatissant:

"Dans l'Art de la Guerre, Sun-Tzu écrivait: "Qui se connaît mais ne connaît pas l'ennemi sera victorieux une fois sur deux. Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait." Tu comprends cette notion élémentaire Douglas? Je veux dire, tu es détective privé, ton métier c'est de connaître la vie des gens, tu comprends donc que l'information est une force. C'est pour ça que je t'ai demandé de faire des recherches sur ce mec, Jamie Bamber. Enfin je dis ce mec, mais tu peux fouiller du côté de sa patronne, elle a pas de nom celle-là, ça peut être n'importe qui, de toute évidence, c'est peut-être même pas son vrai nom. Maintenant qu'est-ce qu'on de sait lui à part que dalle? On sait déjà que c'est un gros poisson. Plus gros que moi."

A nouveau le boss s'interrompt et fait signe à son agent de s'assoir puis de s'approcher:

"Il y a cinq, peut-être six mecs plus puissants que moi à Vegas. Je parle pas des politiciens ou des flics, ça c'est du menu fretin, je te parle des vrais barons, les chefs de guerre, comparables aux rois des clans d'Ecosse, les Italiens diraient les "capi" comme dans " le Capo di tutti i capi". Par exemple le directeur du Wynn où t'aime aller flamber les primes que je te verse c'en est un. Et bien je sais de source sure que le boss du Wynn est devenu la pute d'un certain Jamie. Je sais pas qui est ce type mais la moitié de ces gens, de ces parrains lui mange dans la main et l'autre moitié est en train de l'envisager sérieusement. Maintenant je dis pas que je vais faire pareil. Vince McBeth n'est la pute de personne tu m'entends bien, personne! Mais si je veux faire tomber cet illustre anonyme, ou au moins éviter de faire le toutou pour lui faudrait peut-être que j'en sache un peu plus sur lui tu crois pas?"

A ce moment-là, le boss fait signe à Doug de s'approcher encore plus, comme s'il allait lui glisser un mot à l'oreille. Quand l'homme de main s'exécute, il se retrouve aussitôt dans une position des plus inconfortables: l'oreille droite serrée dans le poing de Vince McBeth et l'autre collée contre le verre froid de la table. Cette fois la sensation de froid n'est pas une illusion et l'hypothèse de la décapitation plus qu'une vague inquiétude. Le Boss ne chuchote plus, il aboie littéralement dans l'organe auditif qu'il broie cruellement dans le même temps:

"Alors, espèce d'enfoirée de fils de pute, quand je te demande de faire des recherches sur un type, tu reviens pas une semaine après avec que dalle et des questions à la con. Tu reviens avec des putains de réponses est-ce que je suis bien fais comprendre petit morveux de fouille-merde incompétent, est-ce que je me suis bien fait COMPRENDRE!!"

Il finit en hurlant et en menaçant l'œil de son agent avec un coupe-papier. Puis il le relâche soudain, se rassoit dans son fauteuil, ouvre quelques boutons de son veston et tâche de respirer profondément pour enrayer son souffle saccadé, témoin d'une santé vacillante, conséquence inévitable d'un sur-poids entretenu depuis 42 ans.

"Maintenant casses-toi petite merde lamentable, je veux pas te revoir tant que t'as rien de mieux à me dire. DEHORS!"

"Une armée sans espions est comme un corps sans yeux et sans oreilles" disait encore Sun-tzu. Ces derniers temps Vince avait vraiment l'impression d'être à la tête d'une armée myope et dure de la feuille.
En écosse, pas besoin d'une couronne pour être Roi.
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